101 FAUTES DE FRANÇAIS COURANTES (suite)  

La langue française comporte de nombreuses embûches. La langue écrite, parfois complexe, obéit - c'est bien connu - à autant de règles qu'il y a d'exceptions. Les fautes les plus courantes sont liées à l'orthographe, à la grammaire et à la conjugaison. Quant à la langue parlée, qui s'affranchit bien souvent des règles académiques, elle donne lieu à une multitude de fautes liées à la prononciation, à l'emploi d'homophones, à la confusion entre des mots qui se ressemblent (paronymes), à la création de barbarismes, à un certain relâchement du langage, etc.

Voici une seconde liste (non exhaustive) des fautes de français les plus courantes.


À l'attention / À l'intention de

À l’attention de : on l’utilise dans le langage de l’administration pour indiquer le destinataire d’une lettre, d’une note administrative, d’un envoi etc. Cela se fait à l’attention de, pour marquer que l’on attire l’attention du destinataire, que l’on soumet quelque chose à son attention.
À l’intention de (quelqu’un) : signifie « pour lui, dans le but que cela lui soit agréable, profitable, bénéfique ». Exemples : "il a acheté ce livre à leur intention", dans le but de leur offrir. On écrit une chanson à l’intention de son ami.

À la Samaritaine /Chez la Samaritaine

Chez ne s’utilise qu’en parlant de personnes et, par extension, d’êtres animés ou d’êtres personnifiés. Exemples : "il habite chez ses parents". "chez les aigles, le bec est jaune". Dans le cas d’établissements commerciaux, quatre cas sont possibles :

– le nom de l’établissement se confond avec un nom de personne : on utilise chez. Exemple : "aller chez Durand et fils".
– le nom de l’établissement est un nom de chose ou un groupe comprenant un nom de chose, et l’on utilise à. Exemple : "aller au Bon Marché".
– on traite comme nom de chose ce qui était autrefois un nom de personne et on utilise à. Exemple : "aller à la Samaritaine".
– on traite comme nom de personne un nom de chose, un acronyme, etc. et on utilise chez. Exemple : "aller chez Fiat".

Attention, dans le cas où l’usage n’est pas fixé, à ou chez sont possibles : certains auront en tête le nom de personne Leclerc et diront chez Leclerc ; d’autres, par une sorte d’ellipse, diront à Leclerc pour au magasin Leclerc. On n’utilisera “à” que pour désigner un magasin particulier : "à l’Auchan de tel endroit", "au Carrefour de telle ville".

À nouveau / De nouveau

Prenons un exemple : "j’ai raté ce gâteau, je vais le faire…"
... de nouveau = cela signifie « de la même façon », donc il sera encore raté.
... à nouveau = cela signifie « d’une nouvelle façon », donc il a plus de chance d’être réussi.
Truc mnémotechnique : « à nouveau = à ta façon ».

Adjectif ou nom de nationalité : français ou Français

L'adjectif "français" ne prend jamais de majuscule: "J'apprécie les fromages français". La majuscule est utilisée dans le cas d'un nom désignant une personne habitant dans un pays ou en étant originaire : "le Français moyen est râleur". Pour désigner la langue, on n’utilise jamais de majuscule : "je veux apprendre le français".
Astuce : ces règles valent aussi pour les régions : un Parisien, une Normande, un Asiatique mais un monument parisien, le parler normand, la cuisine asiatique.
Dans la phrase Il est français, si on considère que “français” est un adjectif alors on utilise la minuscule (solution préférée par l’Académie française), si on le considère comme un attribut on utilise la majuscule.

Adjectif verbal ou participe présent : fatigant ou fatiguant

Pour ne pas se tromper, il suffit de remplacer fatigant/fatiguant par un autre adjectif, comme pénible ou amusant : si c’est possible, on écrit fatigant sans u. Sinon, c’est le participe présent du verbe fatiguer qui convient. Il garde alors le radical du verbe (avec un u) : fatiguant. Exemples :

-C’est fatigant de faire du sport (= c’est difficile de faire du sport → adjectif → pas de u intercalaire).
C’est en se fatiguant au travail qu’il est tombé malade (participe présent → u intercalaire).
-C’est un travail fatigant (adjectif) mais C’est un travail fatiguant le dos (participe présent).

Astuce : on utilise la même règle pour extravagant / extravaguant, fringant / fringuant, navigant / naviguant.

Agonir son voisin d'injures / Agoniser son voisin d'injures

Cette confusion est fréquente. Le verbe "agoniser" signifie être à l'agonie, être mourant. Comme en plus il est intransitif (il ne peut être suivi d'un complément d'objet), il ne convient pas à la situation. Il faut utiliser le verbe "agonir", transitif, qui signifie "accabler". Accabler quelqu'un d'injures est d'ailleurs le seul cas connu où l'on utilise le verbe agonir.

An / Année / Millésime

An désigne une période indivisible, une simple unité de temps, abstraction faite des divisions que l’on pratique dans l’année. On l’emploie le plus souvent avec un adjectif numéral, indiquer un âge ou situer un moment dans une époque.
Exemples : "depuis vingt ans", "il a dix ans", "l’an 2000".

Année, qui est presque toujours qualifié par un adjectif, est la période annuelle considérée dans la durée.
Exemples : "année civile", "année bissextile", "l’année dernière", "à la fin de l’année", "l’année de sa naissance".

Millésime est une "série de chiffres indiquant l'année d'émission d'une pièce de monnaie, de la récolte du raisin ayant servi à faire un vin, de la production d'une voiture, etc." (définition du Petit Larousse).

À petit feu / À petits feux

On utilise à petit feu sans -x pour exprimer la lenteur et la durée de l’action. Exemple : "je fais rôtir la viande à petit feu" (idée que ça prend du temps et que ça dure).
On utilise seulement feux avec un -x dans certains cas comme “briller de mille feux“, lorsqu’on parle de plusieurs feux (pluriel). Exemples : "entre deux feux", "les feux de position".

Après qu'il est parti / Après qu'il soit parti

L'emploi du subjonctif derrière "après que" est une erreur fréquente qui choque rarement l'auditeur parce que ça sonne plutôt bien. Mais c'est l'indicatif qu'il convient d'utiliser : "après qu'il est parti, je me suis retrouvée seule".

Assieds-toi / Assois-toi / Assis-toi

Le verbe "s'asseoir" (ou "s'assoir") se conjugue au présent de l'indicatif sous deux formes : l'une avec "ie", l'autre avec "oi". On peut donc indifféremment dire "je m'assieds, il s'assied, nous nous asseyons" ou "je m'assois, il s'assoit, nous nous assoyons".
En revanche, en parlant au présent, "je m'assis" n'est pas possible. "Assis" peut être la première personne du singulier du passé simple ou, plus souvent, le participe passé : "je me suis assis, nous nous sommes assis". Quant à l'impératif du verbe, il est regrettable d'entendre très souvent "assis-toi" (erreur), quand il convient de dire "assieds-toi" ou "assois-toi" (et de la même manière : "asseyons-nous" ou "assoyons-nous").

À travers / Au travers / En travers de

à travers : en traversant quelque chose dans son étendue ou son épaisseur. Exemple : "je suis passé à travers les champs" ou "à travers champs". On peut aussi utiliser l'expression "au travers de" : "je suis passé au travers d'un nuage de fumée".
au travers de : par l'intermédiaire de. Exemple : "l'image est plus claire au travers de ces quelques exemples".
en travers de : dans une position transversale, généralement pour faire obstacle. Exemple : "je me suis mis en travers de sa route pour l'empêcher de passer".

Au fin fond du pays / Aux fins fonds du pays

Le "fin fond" s'écrit au singulier : "venir du fin fond de sa province". À ne pas confondre avec le mot "fonds" (nom également singulier, en dépit de la présence du "s") que l'on trouve dans "fonds de commerce".

Au terme de / En termes de

"Au terme de", quant à lui, signifie « à la fin de » : "au terme de l’année de première, les lycéens passent le baccalauréat de français".
"En termes de" au sens de « en matière de » est un anglicisme à proscrire. On emploiera donc les locutions quant à, en matière de ou en ce qui concerne. Néanmoins, dans le sens de « dans le vocabulaire, dans le langage de », en termes de est la seule forme correcte : "en termes de marine", "en termes de médecine", "en termes de jurisprudence", etc.

Avoir des chances de réussir / Risquer de réussir

Le verbe "risquer" a une connotation négative. On ne l'utilisera que lorsque la conséquence est mauvaise, fatale, pénalisante : "à force de boursicoter, il risque de perdre tout son argent". Avec les verbes "réussir", "gagner" ou "vaincre", qui expriment une idée positive, il convient d'utiliser l'expression "avoir des chances de" ou "avoir une chance" : "il a des chances de réussir à ses examens".

Avoir l'air : « elle a l’air idiot » ou « elle a l’air idiote » ?

Lorsqu’on peut remplacer "avoir l'air" par “prendre l'air”, alors on n’accorde pas avec le sujet. Exemple : "avoir l’air noble, l’air guerrier, l’air martial", "elle a l’air gracieux", "elles ont l’air idiot". Dans les autres cas, “l’air” prend le sens de “sembler, paraître” et l’adjectif qui suit s’accorde avec le sujet. Exemple : "elle a l’air méfiante", "ils ont l’air imbus de leur personne", "ces prunes ont l’air bonnes, mauvaises", "cette maison a l’air abandonnée", "elle a l’air maligne".

Bimensuel / Bimestriel / Bihebdomadaire

bimensuel, elle = qui a lieu ou paraît deux fois par mois,
bimestriel, elle = qui a lieu ou paraît tous les deux mois.
bihebdomadaire = qui a lieu ou paraît deux fois par semaine.

Catéchisme / Cathéchisme

Cette faute d'orthographe fréquente (qui ne s'entend pas à l'oral) est due au rapprochement avec les mots "cathédrale" et "catholique" qui ont, comme "catéchisme", un rapport direct avec la religion chrétienne.

Cauchemar / Cauchemard

Cette faute d'orthographe fréquente (qui ne s'entend pas à l'oral) est due au rapprochement avec l'adjectif "cauchemardesque" et le verbe "cauchemarder", ainsi qu'avec la fréquence des mots terminés en -ard (homard, plumard, flemmard, etc.).

Ça va mal finir / Ça va mal se finir

Inutile de mettre le verbe finir à la forme pronominale (très rarement utilisée). En revanche, on dira : "ça va mal se terminer".

Ce travail est bien rémunéré / Ce travail est bien rénuméré

Le verbe rémunérer, qui signifie rétribuer, provient du latin remunerare, lui-même formé à partir de munus/muneris, signifiant cadeau. La déformation courante "rénumérer" s'explique par l'influence des mots numéro, numéraire, énumérer.

Ceci / Cela

ceci = annonce ce qui va être dit. Exemple : "écoutez bien ceci".
cela = fait référence à ce qui vient d’être dit. Exemple : "vous avez bien écouté cela". On emploiera « cela dit », et non « ceci dit ».

Celui-ci / Celui-là

Dans une phrase où deux éléments sont cités, celui-ci renvoie au dernier nommé (le plus proche), alors que celui-là au premier nommé (le plus éloigné). Exemples : "j’ai l’intention d’acheter un manteau et un vélo", "je monterai celui-ci et rangerai celui-là dans ma penderie".

Ce n'est pas ma faute / Ce n'est pas de ma faute

"Ce n'est pas de mon ressort, mais c'est tout de même ma faute " "c'est la faute de mon voisin, oui, c'est vraiment sa faute !" "je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire".

C'est bien pire / C'est plus pire

"Pire" signifie déjà "plus mauvais". Il est inutile d'ajouter un plus. Mais si l'on veut accentuer l'idée, on peut dire : "c'est bien pire". Ça marche aussi pour "mieux" ("c'est bien mieux").

Ce qui reste / Ce qu'il reste

Avec les verbes susceptibles d’être construits soit personnellement, soit impersonnellement, on utilise ce qui ou ce qu’il : qui est le sujet du verbe construit personnellement, qu’il apparaît dans la tournure impersonnelle. Cependant, il est parfois impossible de faire la nuance. Ainsi on peut dire : nous verrons ce qui se passera ou ce qu’il se passera.

C'est de cela que je parle / C'est de cela dont je parle

Il faut dire ''c'est cela dont je parle'' ou ''c'est de cela que je parle'', car le dont contient déjà la préposition de. De même, on dit ''c'est de cela que je me rappelle'' et non pas ''c'est de cela dont je me rappelle''.

C'est compréhensible / C'est compréhensif

Compréhensif signifie "qui est apte à comprendre quelqu'un". Il est alors synonyme de tolérant, indulgent, bienveillant. Mais quand on veut dire de quelque chose qu'on peut facilement la comprendre, il convient d'utiliser l'adjectif "compréhensible", c'est-à-dire "qui peut être compris" ou "que l'on peut expliquer facilement".

Ci-joint / Ci-inclus / Ci-annexé

On accorde quand ces expressions suivent directement le nom ou lorsqu’elles sont attributs du sujet (Les lettres sont ci-jointes). Exemples : "la lettre ci-annexée", "la note ci-incluse apporte les précisions nécessaires", "veuillez remplir la déclaration ci-jointe".
On n’accorde pas lorsque ces expressions ont une valeur adverbiale, et notamment :
– lorsqu’elles sont placées en tête d’une phrase sans verbe, devant un groupe nominal.
Exemples : "ci-annexé la copie des pièces demandées", "ci-inclus les photocopies du document", "ci-joint l’expédition du jugement", "ci-joint les deux quittances exigées".
– à l’intérieur d’une phrase, avec un nom sans déterminant. Exemples : "je vous adresse ci-inclus quittance de votre versement", "vous trouverez ci-joint copie du contrat", "la circulaire dont vous trouverez copie ci-inclus".
Dans les autres cas l’usage n’est pas fixé. Exemples : "je vous fais parvenir ci-joint, ou ci-joints plusieurs exemplaires de mon mémoire". Si Bernanos écrit à l’un de ses correspondants : « vous trouverez ci-joint les pages dactylographiées de mon roman », Hugo préfère : « je vous envoie ci-incluses des paroles prononcées ici par moi au moment de la proscription ».

Coudre / Résoudre / Moudre

Au présent, coudre et moudre gardent leur "d" : "je couds, il coud", "je mouds, il moud", mais résoudre le perd au profit d'un "s" et d'un "t" : "je résous, il résout".
À l'imparfait, coudre récupère un "s" ("je cousais"), moudre trouve un "l" ("je moulais") et résoudre s'enrichit d'un "lv" (je résolvais).
Au participe passé (de loin la forme la plus usitée), coudre donne "cousu", moudre donne "moulu" et résoudre "résolu" (les formes résous/résoute étant quasiment inusitée).
Les verbe absoudre et dissoudre se conjuguent comme résoudre, à l'exception de leurs participes passés qui sont respectivement absous/absoute et dissous/dissoute.
Pas simples, les verbes en -oudre !

Courbatu / Courbaturé

Le Dictionnaire de l’Académie française donne les définitions suivantes :
COURBATU,-UE adj. XIVe siècle. Déformation de court-battu, composé de court, pris adverbialement, et de battu, proprement « battu à bras raccourcis », « bien battu ». Qui éprouve une grande lassitude du corps et surtout des jambes :"après cette longue marche, je me sentais tout courbatu".
COURBATURE n. f. XVIe siècle. Dérivé de courbatu. Raideur musculaire provoquée par la fatigue ou la maladie : "avoir des courbatures".
COURBATURER v. tr. XIXe siècle. Dérivé de courbature.

De concert / De conserve

de concert : de façon concertée, pas nécessairement identique. Exemple : "les participants ont rédigé de concert une déclaration".
de conserve : ensemble, agissant de manière identique (comme deux navires conservant le même cap).

Dégingandé / Déguingandé

L'adjectif dégingandé (prononcez bien "déjingandé) provient du croisement entre les anciens verbes "hinguer" (se diriger) » et "ginguer" (gigoter). Il signifie ¨disproportionné dans sa haute taille et déséquilibré dans la démarche". Exemple : « un peu dégingandé, comme un enfant grandi trop vite, flexible, délicat » (A. Gide).

De manière que... / De manière à ce que...

Il faut rester simple : "faites bien votre travail de manière que vous soyez récompensé".

Demi / Demie / Demi-

Placé devant un nom ou un adjectif, « demi » est invariable : Exemples : "une demi-heure", "des demi-frères", "des petits pois demi-fins".
Placé derrière un nom ou un adjectif, « demi » peut prendre la marque du féminin, mais jamais celle du pluriel. Exemples : "une heure et demie", "deux heures et demie", "trois mois et demi"
La locution « à demi », qu’on trouve dans « à demi-mot » ou « à demi nu », est invariable mais n’est pas suivie d’un trait d’union devant un adjectif. Exemples : "la fenêtre à demi fermée".
Demi peut aussi être un nom qui désigne la quantité d'un verre. Exemple : "ils ont bu quatre demis de bière".

Des yeux marron / Des yeux marrons

L'accord des couleurs avec le nom dépend de la couleur. Lorsqu'il s'agit d'un adjectif (bleu, vert, noir, blanc, rouge, etc.), il s'accorde en genre et en nombre avec le nom : "des yeux bleus", "une pierre verte", "des roses blanches". Mais beaucoup de couleurs sont en fait des noms mis en apposition, comme "marron", "orange", turquoise", "bique", "caramel", "lilas", "bordeaux", etc. Si c'est le cas, ils ne s'accordent pas.  Exemple : "des yeux marron", "des fleurs orange", "des eaux turquoise".

Deuxième / Second

En pratique, on utilise deuxième lorsque la série comprend plus de deux éléments. Si la série s’arrête à deux éléments, on utilisera second. Exemple : "Il est arrivé deuxième alors qu’il y avait 500 participants" (il y a plus de deux participants). - "Il est arrivé second" (il n’y a que deux participants à la course). "sur les dix propositions, j'ai choisi la deuxième", "les deux offres sont intéressantes : la première n'est pas mal, mais je choisis la seconde".

Donne-la-moi / Donne-moi la

Cette inversion est courante, mais fautive. Si le complément d'attribution "moi" est suivi d'un complément d'objet autre que la, le ou les, il est relié au verbe par un trait d'union : "donne-moi cette casserole". Si le complément d'objet est le, la ou les, c'est ce dernier qui est relié au verbe. Il convient bien alors de dire : "donne-la-moi".

Dont j'ai besoin / Que j'ai besoin

On a toujours besoin de quelque chose. Hélas, on entend trop souvent des tournures maladroites de ce genre : "les fournitures que j'ai besoin pour faire mon travail". Il faut évidemment dire : "les fournitures dont j'ai besoin pour faire mon travail". On peut cependant utiliser "que" lorsque "les fournitures" devient le complément d'objet d'un verbe placé après : "les fournitures que j'ai besoin d'acheter".

Elle s'est fait une entorse / Elle s'est faite une entorse

La règle qui consiste à accorder le participe passé avec le sujet après le verbe avoir (quand le COD est placé avant) ne s'applique pas dans ce cas. En effet le "s' " n'est pas un COD mais un pronom réfléchi. Le COD "une entorse" étant bien placé après le verbe, il faut bien dire : "Elle s'est fait une entorse". Mais on dira : "elle s'est faite toute seule" (le "s' " étant dans ce cas le complément d'objet).

Elle s'est fait violer / Elle s'est faite violer

Dans ce cas, le participe passé "fait" est invariable parce qu'il est suivi d'un verbe : "elles se sont fait prendre par les gendarmes". C'est également le cas du participe passé "laissé : "elles se sont laissé influencer par le vendeur".

En train/ Entrain

en train de = suivi d'un verbe à l'infinitif, indique ce qui est en cours d’exécution. Exemple : "je suis en train de lire un roman".
entrain = nom commun signifiant "vivacité", "enthousiasme". Ex : "il est en train de faire la vaisselle, mais sans entrain".

Entre deux possibilités / Entre deux alternatives

Une alternative est le choix que l'on a à faire entre deux possibilités, deux options. On peut alors "se trouver devant une alternative", mais on ne peut que "choisir entre deux possibilités".

Excusez-moi de vous déranger /Je m'excuse de vous déranger

Par politesse, on ne s'excuse pas soi-même. On peut dire aussi : "veuillez m'excuser de..." ou "je vous prie de m'excuser de...".

Fond / Fonds / Fonts

fond = partie la plus profonde, la plus retirée ; partie essentielle (avoir un bon fond).
fonds (nom masculin singulier) = capital exploitable, commerce, sol, ensemble de ressources personnelles.
fonts (nom masculin pluriel) = seulement dans l'expression "fonts baptismaux" (bassin placé sur un support et contenant l'eau pour les baptêmes)
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Gageure / Gageur

Le mot "gageure" doit se prononcer "gajure" mais il est très fréquent d'entendre "gageur", qui n'est pas correct. Rappelons qu'une gageure est  "une action, un projet, une opinion si étrange, si difficile, qu'on dirait un pari à tenir, un défi à relever" (définition du Petit Robert). Exemple : "cette entreprise très risquée était une gageure".

Il est entré dans l'église / Il est rentré dans l'église

Le verbe "rentrer" peut signifier "entrer de nouveau" ou "revenir". Lorsque l'on pénètre quelque part (par exemple pour la première fois), on se contente d'y "entrer". En revanche, on dira : "il est rentré chez lui après une semaine de vacances".

Il est obnubilé par son travail / Il est obnibulé par son travail

Obnubiler provient du latin obnubilare, qui signifie "couvrir de nuages". Ayant à l'origine le sens d'obscurcir ou d'envelopper les facultés mentales comme un brouillard, il est aujourd'hui plus souvent synonyme d'obséder. La forme erronée "obnibuler" peut s'expliquer par la proximité de mots ayant une terminaison en "-buler" comme déambuler ou affabuler. La variante "omnibuler" peut, elle, s'expliquer par l'influence d'omnibus !

Il faut que je voie ça / Il faut que je voye ça

Le verbe "voir" est ici au subjonctif présent. La forme correcte est bien "voie", et non "voye" (prononcé "vouaille"). On retrouve la même erreur au présent de l'indicatif, à la troisième personne du pluriel : "ils voient à travers la fenêtre", et non pas "ils voyent (vouaillent) à travers la fenêtre".

Il ne le fera que s'il le veut bien / Il ne le fera que si il le veut bien

"Si il" doit toujours être transformé en "s'il", en vertu de la règle de l'élision (suppression d'une voyelle devant une autre voyelle).

Il s'est ensuivi / Il s'en est suivi

"La terre a tremblé au Japon : il s'est ensuivi une catastrophe épouvantable " : le verbe qui convient est "s'ensuivre", qui ne s'emploie qu'à l'infinitif et à la troisième personne (du singulier ou du pluriel). Exemples : "il s'ensuit que...", "il s'ensuivra une augmentation des prix", "un grand malheur s'en est ensuivi".

Ils s'étaient laissé entraîner dans cette aventure / Ils s'étaient laissés entraîner dans cette aventure

Pour connaître l'accord de "laissé", il faut d'abord se demander si le sujet fait ou subit l'action du verbe "entraîner". Ici, le sujet "ils" subit bien l'action du verbe "entraîner" : par conséquent, "laissé" reste invariable. À ne pas confondre avec : "ils se sont laissés sans se dire adieu".

Ils s'étaient plu dès la première rencontre / Ils s'étaient plus dès la première rencontre

Le verbe "plaire" ne peut avoir de COD car on plaît à quelqu'un. Par conséquent, le participe passé "plu" est toujours invariable.

In extremis / In extrémiste

Cette locution latine est formée à partir du mot extrema signifiant "les choses dernières". Elle peut avoir le sens de "à l'article de la mort" (comme dans "une disposition testamentaire in extremis") ou, plus souvent, "au tout dernier moment" : "éviter une catastrophe in extremis" (= de justesse), "rattraper in extremis un objet qui va tomber". Rien à voir donc avec un extrémiste, qui est une personne dont les idées et/ou les actes vont au-delà du raisonnable.

Infarctus / Infractus

"Il a été foudroyé par un infarctus" : la prononciation erronée "infractus", relativement fréquente, s'explique par la difficulté de prononciation du groupe "rct" et par l'influence du mot infraction.

Je suis allé porter plainte au commissariat / Je suis allé porter plainte au commissairiat

Formé à partir du mot "commissaire", le commissariat est le lieu où sont installés les services de police. On retrouve la même erreur avec secrétaire et secrétariat (et non "secrétairiat").

J'ai lu ça dans le journal / J'ai lu ça sur le journal

On lit un article dans le journal mais on lit un slogan sur une affiche.

Je me demande ce que tu penses / Je me demande qu'est-ce que tu penses

S'agissant d'une interrogation indirecte, la proposition principale "je me demande" doit être suivi de "ce que" et non d'une forme interrogative.

Je me suis rendu compte de cela / Je me suis rendu contre de cela

Cela peut sembler évident, et pourtant, on entend fréquemment un "r" en trop dans l'expression "se rendre compte", qui signifie s'apercevoir, comprendre, réaliser. Ce qui n'empêche pas qu'on puisse "se rendre contre" un mur, et même tout contre !

Je me suis trompé / Je m'ai trompé

Il s'agit là d'un barbarisme grammatical que l'on entend très souvent dans la bouche des enfants. Mais pas que... Rappelons que, pour former les temps composés, l'auxiliaire "être" est obligatoire avec les verbes pronominaux ("je me suis trompé"), les verbes à la voix passive ("nous avons été trompés"), ainsi qu'avec un certain nombre de verbes du troisième groupe (aller, devenir, échoir, intervenir, mourir, naître, parvenir, venir, etc.). Dans tous les autres cas, c'est l'auxiliaire "avoir" qui est utilisé ("j'ai trompé ma femme").

Je suis abasourdi / Je suis abassourdi

Le verbe abasourdir ne prend qu'un seul "s" et doit donc se prononcer "abazourdir". L'erreur de prononciation provient de l'influence des mots "sourd" et "assourdir", avec lesquels abasourdir n'est pas apparenté puisqu'il vient de l'ancien mot d'argot basourdir signifiant tuer.

J'espère qu'il viendra à l'heure / J'espère qu'il vienne à l'heure

Après "espérer que", il convient de mettre le verbe à l'indicatif. Exemples : "j'espère qu'il vienne à l'heure", "j'espérais qu'il viendrait à l'heure", "j'avais espéré qu'il serait venu à l'heure". Il ne faut jamais mettre le verbe au subjonctif, excepté si la tournure est négative. Exemples : "je n'espère pas qu'il vienne", "je n'espérais pas qu'il vînt", "n'espère pas qu'il vienne".

Jeudi et vendredi prochain / Prochain

L’adjectif s’accorde en genre et en nombre. Exemples : "jeudi prochain", "jeudi et vendredi prochains", "les deux semaines d’avril prochaines".

Jusque-là / Jusqu'à là

Jusque est une préposition le plus souvent suivi de "à", ce qui donne "jusqu'à" (ou "jusqu'au") en raison de l'élision : "aller jusqu'à Paris", "remplir jusqu'au bord", "marcher jusqu'à cet endroit". Jusque peut également être suivi d'un adverbe (avec ou sans élision selon le cas) : jusqu'où, jusqu'ici, jusqu'alors, jusque-là. Avec "là", on ne doit pas intercaler un "à" parasite.

La plus belle / Le plus belle

Lorsqu’on peut remplacer par “au plus haut degré” alors l’article reste invariable (lorsqu’une chose n’est comparée qu’à elle-même). Exemple : "c’est le matin que la rose est le plus belle" (c’est le matin qu’elle est belle au plus haut degré). Cependant, l’article varie si la comparaison s’effectue entre deux entités différentes. Exemples : "cette rose est la plus belle de toutes", "cette rose est la moins fanée" (sous-entendu : « des roses », « des fleurs »).

La situation ne fait qu'empirer / La situation ne fait que s'empirer

Le verbe "empirer", qui signifie "devenir pire, s'aggraver", est un verbe intransitif. Il ne peut donc ni être suivi d'un COD, ni être mis à la forme pronominale. On dira: "il semble que son état, déjà si pitoyable, ne puisse qu'empirer" et non pas "ne puisse que s'empirer".

La voiture de Nicolas / La voiture à Nicolas

de : On utilise “de” lorsqu’il est placé entre deux noms (“la voiture de Julie”, “la moto de la police”). Exceptions : fils à papa, bête à bon dieu, barbe à papa…
à : La préposition “à” marque l’appartenance. Elle s’utilise :après un verbe (“Cette voiture est à Papa”) ou devant un pronom (“un ami à nous”, “sa façon à elle”).

L'eau qui bout / L'eau qui bouille

Le verbe "bouillir", du troisième groupe, est d'une conjugaison un peu compliquée. Si l'infinitif est couramment utilisé, il n'en est pas de même des formes conjuguées, y compris au présent de l'indicatif. À vrai dire, nous n'utilisons que l'infinitif et le participe passé (bouilli). C'est sans doute pour cela que les Français hésitent un peu quand il s'agit d'indiquer que l'eau... est en train de bouillir, expression qu'ils préfèrent toujours à "l'eau bout".

Le guérisseur m'a hypnotisé / Le guérisseur m'a hynoptisé

Inversion assez fréquente pour les mots hypnotiser et hypnotiseur, qui provient du fait que le groupe "pn" ("apnée") est moins courant en français et plus difficile à prononcer que le groupe "pt" (apte, opticien, sceptique).

Le haricot / L'haricot

Le h de haricot est « aspiré », c’est-à-dire qu’il interdit la liaison, impose que ce mot soit prononcé disjoint de celui qui le précède, au singulier comme au pluriel. On écrit et dit : "le haricot", non "l’haricot" ; "un beau haricot", et non "un bel haricot".

Les aborigènes d'Australie / Les arborigènes d'Australie

Ayant le sens d'autochtone, le mot "aborigène", qui à l'origine désignait les premiers habitants de l'Italie, s'utilise aujourd'hui principalement pour désigner les indigènes de l'Australie. Le "r" parasite de "arborigène" provient de l'influence des mots arbre et arboré.

Les mêmes goûts que les miens / Les mêmes goûts que moi

“Je lui soupçonne les mêmes goûts que les miens pour le sport et la lecture…” : phrase correcte grammaticalement. Les goûts, les siens et les miens, sont mis en parallèle, tous deux en COD.
“Je lui soupçonne les mêmes goûts que moi pour le sport et la lecture…” : phrase incorrecte formellement, quoique acceptable par ellipse. Ici, on met en parallèle les goûts “à lui” et les goûts “à moi”, tous deux COI. Il faudrait donc :
“Je lui soupçonne les mêmes goûts qu‘à moi pour le sport et la lecture…”
En revanche, on pourrait dire bien sûr : "il a les mêmes goûts que moi pour le sport et la lecture" il et moi sont mis en parallèle en tant que sujets.

Leur chapeau / Leurs chapeaux

Il n’y a pas véritablement de règle pour ce cas et les plus grands auteurs hésitent entre l’usage du singulier ou du pluriel selon qu’il y a ou non plusieurs personnes qui possèdent chacune un chapeau.
Exemples : « mes compagnons, ôtant leur chapeau goudronné […] » (Chateaubriand) ; «les deux lords […] ôtèrent leurs chapeaux » (Hugo) ; « trois avaient déjà retrouvé leur femme » (Chamson) ; « deux de mes amis et leurs femmes » (Arland).

Malgré / Malgré que

On ne devrait pas dire : "je ne t'en veux pas, malgré que tu me laisse tomber", mais "je ne t'en veux pas, bien que tu me laisses tomber". L'emploi de "malgré que" à la place de "bien que" est critiqué par les puristes, mais toléré dans la plupart des dictionnaires. Cependant, "Malgré" est avant tout une préposition habituellement suivie d'un nom ou d'un pronom : "malgré la pluie, je sors", "je l'ai fait malgré moi".

Mettre à jour / Mettre au jour

mettre à jour = apporter à un écrit des modifications rendues nécessaires par l’évolution des sujets traités ; actualiser. Exemple : "nous avons mis à jour les données personnelles de nos clients".
mettre au jour = sortir de terre un objet qui y était enfoui ; découvrir. Exemple : "les archéologues ont mis au jour les vestiges d'une nécropole".

Mille deux cents personnes / Mille deux cent personnes

Cent s'accorde seulement s'il n'est pas suivi d'un autre chiffre: "mille deux cents", à différencier de "mille deux cent cinq" ou "mille deux cent trente". Mille est toujours invariable que ce soit pour "les mille et une nuits" ou "trois mille euros". Vingt prend un "s" uniquement s'il est multiplié et s'il n'est pas suivi d'un autre nombre. Ainsi on écrit "quatre-vingts" et "quatre-vingt-dix".

Noms apposés

Au pluriel, lorsque deux noms sont apposés, le deuxième nom varie uniquement si on peut établir une relation d’équivalence entre celui-ci et le premier. Ainsi, on écrira Les danseuses étoiles regardent des films culte, car si l’on considère que les danseuses sont des étoiles (elles ont les mêmes propriétés qu’elles, elles brillent de la même façon), il est évident que les films ne sont pas des cultes, mais qu’ils font l’objet d’un culte.

Pallier / Pallier à

Pallier est un verbe transitif qui signifie "résoudre d'une manière provisoire". On ne doit donc pas dire "pallier à un problème" ou "pallier au manque de personnel" mais "pallier un problème" et "pallier le manque de personnel". L'erreur vient de la confusion avec l'emploi de "remédier à", dont le sens est très proche.

Pour qu'il ne parle pas / Pour pas qu'il parle

Vous avez fait tout ce que vous pouviez pour l'empêcher de trahir ses amis. Alors, dites-le correctement :"j'ai fait tout mon possible pour qu'il ne parle pas".

On n'y voit rien / On y voit rien

La négation s'exprime au moyen de deux éléments, dont le premier est la particule "ne" et le deuxième "pas" ou "rien". Devant une voyelle ou un h muet, le "e" du "ne" est élidé. Le "ne" est alors remplacé par "n'": "je n'aurais pas dû boire autant". La difficulté survient lorsque les mots précédant la particule "n'" se terminent par le même son. S'il ne s'entend pas toujours à l'oreille, il est pourtant obligatoire de le mettre: "on n'y voit rien", et non "on y voit rien". De même, "personne n'est venu réclamer ce bracelet".

Où es-tu ? / T'es où ?

La forme interrogative doit commencer par l'adverbe, suivi de l'inversion du sujet et du verbe. Dans la pratique, l'inversion finit souvent par disparaître : "il est où, le bonheur, il est où ?", au grand désespoir de nos Académiciens...

Quant à lui / tant qu'à lui

Il pourrait s'agir d'une contrepèterie, mais c'est simplement une inversion malheureuse. Il faut bien dire : "toi et moi pensons que c'est vrai. Quant à lui, il reste sceptique".

Quoi qu'il en soit / Quoiqu'il en soit

Dans cette expression, "quoi que" s'écrit en deux mots et est suivi du subjonctif. On pourrait le remplacer par "quelle que soit la chose que". "Quoique" (en un seul mot) est une conjonction qui peut être suivie d'un adjectif ("il est riche, quoique modeste") ou d'une proposition ("j'accepte, quoique cela ne me fait pas vraiment plaisir").

Rabattre / Rebattre

rabattre = refermer, replier. Exemple : "avant de démarrer, commence par rabattre le capot de la voiture".
rebattre = répéter à satiété Exemple : "ils nous ont rebattu les oreilles avec leurs histoires d'anciens combattants".

S'en est allé / S'est en allé

Dans la conjugaison du verbe "s'en aller", le pronom "en" précède toujours les différentes formes conjuguées de "aller" : "je m'en vais", "il s'en allait", "nous nous en irons". Y compris les formes composées : "je m'en étais allé", "tu t'en serais allé" etc. Il faut donc bien dire : "il s'en est allé". À l'impératif, le pronom "en" est rejeté à la fin : "va-t-en !", "allons-nous-en !", " allez-vous-en !".

Sens dessus dessous / Sans dessus dessous

Cette expression, initialement employée sous la forme "c'en dessus dessous", signifie littéralement, "ce (qui est) en dessus (étant) dessous", c’est-à-dire : dans une position telle que ce qui devrait être dessus se trouve dessous et inversement. Il faut donc bien dire « sens dessus dessous », et non « sans dessus dessous ».

Se révéler faux / S'avérer faux

Bien qu'il soit transitif, le verbe "avérer" ne s'emploie plus aujourd'hui qu'à la forme pronominale, avec le sens de "apparaître comme vrai", "se vérifier". Il serait donc correct de ne pas faire suivre "s'avérer" d'un attribut ou d'un quelconque complément. Ainsi, on dira : "les faits rapportés se sont avérés". On peut aussi utiliser l'adjectif "avéré" : "les faits rapportés sont avérés". Il est aujourd'hui d'un usage courant d'ajouter un attribut, bien que cet usage est critiquable : "cette intervention s'est avérée inefficace".  S'agissant de la véracité ou non d'un fait, on ne dira pas "s'avérer vrai", qui est un pléonasme, ni "s'avérer faux", qui est un contresens. Il faudra dire : "se révéler vrai" ou "se révéler faux".

Si j'avais su, je ne serais pas venu / Si j'aurais su, j'aurais pas venu

"Si j'aurais su, j'aurais pas venu" : cette célèbre phrase, prononcée en 1962 par le petit Gibus dans le film La Guerre des boutons, n'est pas correcte. Il aurait dû dire "si j'avais su, je ne serais pas venu". Mais la scène aurait été moins pittoresque et ne serait pas restée dans les annales ! Toujours est-il que l'emploi du conditionnel après "si" est une erreur encore trop souvent entendue. Quant à "j'aurais pas venu", c'est l'emploi de l'auxiliaire "avoir" avec "venir" qui est incorrect. Le verbe "venir" se conjugue avec l'auxiliaire "être" aux temps composés.

Si voulez l'apéro, il est servi / Si vous voulez l'apéro, elle est servie

Il s'agit d'une faute courante chez les gens qui assimilent l'article "le" élidé devant un "a" à l'article "la" et considèrent donc le mot "apéro" comme un mot féminin. La même erreur est fréquente avec l'argent, l'apéritif, l'appétit, l'avion, etc.

Tant pis / Tampis

L’orthographe tampis est bien sûr incorrecte et il faut écrire tant pis qui signifie “c’est dommage, c’est ennuyeux, c’est préjudiciable mais c’est ainsi”.

Toi non plus, tu n'as pas eu de chance / Toi aussi, tu n'as pas eu de chance

Aussi convient pour une phrase affirmative : "toi aussi, tu as eu de la chance". Non plus convient pour une phrase négative : "toi non plus, tu n'as pas eu de chance" ?

Tel que / Telle que

Tel que s’accorde avec le nom qui le précède et dont il dépend. Exemple : "les bêtes féroces telles que le tigre, le lion, etc".
Tel sans que s’accorde avec le terme qui suit. L’Académie française signale toutefois que certains grands auteurs, tel Georges Duhamel, ont employé tel accordé avec le terme qui le précède. Exemple : "l’homme en colère, telle une bête féroce… "
Comme tel et en tant que tel s’accordent avec le terme auquel on compare le sujet. Exemple : "des fruits considérés comme des légumes et cuisinés comme tels" (comme des légumes).
Tel quel s’accorde avec le nom auquel il se rapporte. Exemple : "je vous rends votre somme d’argent telle quelle", "je cite vos propos tels quels".

Tous azimuts / Tout azimuth

L'expression "tous azimuts" a pour origine le mot "azimut" qui, en astronomie, désigne l'angle formé par le plan vertical d'un astre et le plan méridien du point d'observation. Comme elle signifie dans toutes les directions, dans tous les sens, on ne peut pas la mettre au singulier. Quant au "h" parasite, il provient de l'influence du nom "bismuth" (un métal qui pouvait servir de médicament pour soigner les brûlures d'estomac).

Tout entière / Toute entière

L'adverbe « tout » s'accorde devant un adjectif féminin ne commençant pas par une voyelle (ou un « h » muet) : on écrit donc "la maison tout entière", "une maison toute bleue" "des maisons toutes bleues". Ceci ne concerne pas « tout » en tant qu'adjectif (« toute maison est habitable »), qui est régulier.

Travaux / Travails

Le pluriel du nom travail est travaux. La forme travails (pluriel de travail) ne s’emploie que si l’on parle des dispositifs servant à maintenir les grands animaux domestiques pour les ferrer ou les soigner. Les deux mots ont une étymologie commune, le mot latin  trepalium, qui signifiait instrument de torture ! Exemples : "travaux d’embellissement, de rénovation", "travaux de couture", "les travaux de l’Assemblée, du Sénat", "les travaux d’Hercule", etc.
REMARQUE : lorsque l’on emploie le terme travail au sens général d’activité professionnelle, il est d’usage de ne pas l’utiliser au pluriel. Exemple : "j’ai un travail" mais plutôt "j’ai deux emplois, deux professions" (et non "j’ai deux travaux").

Une fille court-vêtue / Une fille courte vêtue

Court-vêtue est ici un adjectif composé formé de "court" (un adverbe équivalent à courtement qui est donc invariable) et de l'adjectif "vêtu", qui s'accorde en genre et en nombre avec le sujet. Exemple : "des hôtesses court-vêtues".

Une maison de plain-pied / Une maison de plein pied

"Plain" est un adjectif issu du latin planus qui signifie plat, uni, et qui a donné le nom féminin "plaine". "De plain-pied" signifie ici "qui n'a qu'un seul niveau". On trouve également cette expression dans le sens de "sans difficulté d'accès" : « il passa de plain-pied, avec une parfaite aisance, de ses mysticités aux préoccupations les plus plates » (Barrès).

Un travailleur hors pair / Un travailleur hors paire

Dans cette expression, "pair" est un nom masculin signifiant équivalent, égal, pareil, de même niveau. Un travailleur hors pair est donc un travailleur qui n'a pas d'égal (en général dans sa branche). Il ne peut être confondu avec le nom "paire" qui désigne un ensemble de deux choses. Même si le sujet est féminin ou pluriel, "pair" ne s'accorde pas : "cette femme est une cuisinière hors pair", "ce sont des réussites hors pair".

Vingt euros / Vingt z'euros

Le passage du franc à l'euro a modifié la donne en matière de liaison. Si auparavant les Français ne se préoccupaient guère de faire la liaison entre un chiffre et le mot "franc", il n'en est plus de même avec l'euro, qui commence par une voyelle. La liaison "z'euros" est donc normale avec les chiffres deux, trois, six ou dix. Hélas, les Français sont un peu fâchés avec l'orthographe des nombres. Ils oublient que certain ne prennent ni "s", ni "x" à la fin. C'est pourquoi, on entend très (trop !) fréquemment des liaisons mal t'à propos telles que huit z'euros, vingt z'euros et cent z'euros, ce qui fait bondir les puristes.

Vive les vacances / Vivent les vacances

Si on considère que la phrase exprime un souhait, le verbe s’accordera naturellement avec son sujet et l’on pourra écrire "vivent les vacances".
Cependant, vive est aujourd’hui perçu plus souvent comme un simple mot exclamatif que comme un verbe traduisant un véritable souhait de longue existence, ce qui explique que ce terme tende à perdre sa valeur verbale et qu’on puisse le considérer comme une particule à valeur prépositionnelle : on le rencontre par conséquent fréquemment au singulier et on peut donc écrire : "vive les vacances !".

Vous me contredisez / Vous me contredites

Les verbes contredire, prédire, dédire, médire et interdire ont beau être dérivés du verbe "dire", ils ne se conjuguent pas tout à fait comme lui. Il faut bien dire : "vous me contredisez tout le temps", "pourquoi nous interdisez-vous de marcher à cet endroit ?" et "ce que vous prédisez me fait peur". Le verbe maudire est également un dérivé de "dire" mais se conjugue comme "finir". On devra donc dire : "vous me maudissez".

Vous n'êtes pas sans savoir / Vous n'êtes pas sans ignorer

"Vous n'êtes pas sans ignorer", une triple négation, signifie "vous ne savez pas" . Il faut donc bien dire : "vous n'êtes pas sans savoir que la loi condamne les voleurs". Nul n'est censé l'ignorer !