CRUCIVERBISTE ET FIER DE L'ÊTRE !
sommaire :
Qui sont les cruciverbistes ?
Maux croisés : un conflit de générations ?
Un jeu pour les dinosaures ?
N'ayez jamais honte de faire des mots croisés !
Qui sont les cruciverbistes ?
Il n’est pas possible de tracer un portrait-robot du cruciverbiste « type ». Il peut être jeune ou vieux, peu cultivé ou bardé de diplômes, manuel ou intello, pauvre comme Job ou riche comme Crésus. Enfin, il peut être inconnu ou célèbre, comme le montrent les quelques exemples réunis dans cette galerie de portraits : le président Bill Clinton, les chanteurs Paul McCartney, George Harrison, les actrices Jean Simmons, Doris Day, Elizabeth Montgomery, Helen Walker, l'acteur Gene Kelly, la chanteuse Kate Perry, la comtesse Victoria Mélita Féodorovna … et tant d'autres encore !
Maux croisés : un conflit de générations ?
Il faut le reconnaître, même si cela ne nous fait pas plaisir, les mots croisés ont de moins en moins la faveur du grand public, et plus particulièrement des jeunes générations. Hélas ! - mille fois hélas - le roi des jeux d’esprit ne fait plus kiffer les jeunes, sans aucun doute à cause de la concurrence - ô combien déloyale, mais inéluctable - des innombrables jeux disponibles sur les ordinateurs, les tablettes et les téléphones. Les jeux de lettres ne sont pourtant pas à la traîne : le Scrabble reste une valeur sûre, certains jeux de lettres télévisés battent des records d’audience et gratter du papier dans une revue de jeux est encore un des passe-temps favoris pour des millions d’usagers des transports, de femmes au foyer, de retraités ou de vacanciers sur la plage.
Un jeu pour les dinosaures ?
Force est de constater cependant, statistiques à l’appui, que la grille de mots croisés à l’ancienne n’a plus vraiment la cote. C’est regrettable, mais beaucoup lui préfèrent la grille de mots fléchés, plus facile à remplir, parce que les définitions sont dans les cases, et qui donne moins la migraine, parce que la concision des définitions laisse peu de latitude à l’auteur pour y glisser une astuce. Certes, les revues de jeux remplissent encore les linéaires des libraires, mais les mots croisés n’y occupent plus qu’une place infime, voire ridicule, à côté de la masse imposante des autres jeux de lettres et des sudokus. Est-ce pour autant qu’il faille considérer les cruciverbistes comme des dinosaures !
Même s’ils sont moins nombreux qu’autrefois, il y a encore et il y aura toujours des inconditionnels des mots croisés prêts à savourer l’esprit d’une bonne grille, prêts à relever le défi que leur lance l’auteur. Comme on dit, ce n’est pas la quantité qui compte ! En tout cas, ce n’est pas demain que nous devrons partir en… « croisade » pour les sauver de l’extinction. Tant qu’il y aura des mots, il y aura des cruciverbistes. On regrettera malgré tout que, dans un monde où tout va de plus en plus vite, où certaines valeurs culturelles sont mises à mal, où l’image s’impose au détriment de l’écrit, les jeunes générations semblent bouder les jeux d’esprit, et plus particulièrement les mots croisés. On peut le regretter, mais après tout, ce jeu est désormais centenaire. Et les centenaires ne doivent-ils pas se battre chaque jour pour survivre ?
N’ayez jamais honte de faire des mots croisés !
Selon des estimations effectuées aux États-Unis, le pays de naissance des mots croisés, cinquante millions d’Américains seraient adeptes de ce jeu, soit près d’un habitant sur six ! Même s’ils semblent un peu optimistes, ces chiffres ne sont sans doute pas loin de la vérité. Les Français, quant à eux - ou devrais-je plutôt dire les francophones - sont peut-être moins nombreux : il faut dire que les mots croisés à la française sont réputés bien plus difficiles, donc plus décourageants que leurs homologues américains. Cette difficulté pourrait expliquer le désamour d’une grande partie de la population, plus attirée par d’autres jeux de lettres jugés moins rebutants. Sans compter la concurrence de toutes les formes de jeu numériques. Qu’à cela ne tienne ! Nous, cruciverbistes de France et de Navarre, de Belgique, de Suisse et du Québec, soyons fiers de brandir l’étendard du « roi des jeux d’esprit » !