SIGLES ET ACRONYMES   

 

On confond souvent les termes « sigle » et « acronyme ». Il faut dire que les définitions données par les ouvrages de référence sont elles-mêmes souvent confuses et divergentes.

SIGLE : c’est la réduction d’un groupe de mots constituée par leurs initiales prononcées l’une après l’autre. Exemples :

Comité International Olympique → C.I.O. (cé-i-o)
Fonds Monétaire International → F.M.I. (èf-èm-i)
Interruption Volontaire de Grossesse → I.V.G. (i-vé-gé)
Offre publique d’achat → O.P.A. (o-pé-a)
Organisme Génétiquement Modifié → O.G.M. (o-gé-èm)
Produit Intérieur Brut → P.I.B. (pé-i-bé)
Sans Domicile Fixe → S.D.F. (ès-dé-èf)
Bon Chic Bon Genre → B.C.B.G. (bé-cé-bé-gé)

ACRONYME : c’est la réduction d’un groupe de mots, constituée d’une suite d’éléments initiaux (soit des lettres, soit des groupes de lettres, soit des syllabes) et prononcée syllabiquement comme un mot ordinaire. Exemples :

avec les lettres initiales :

Objet Volant Non Identifié → ovni
Syndrome d’ImmunoDéficience Acquise → sida
Organisation du Traité de l’Atlantique Nord → OTAN
United Nations International Children’s Emergency Fund → UNICEF

avec des groupes de lettres :

MOdulateur-DEModulateur → modem
BOurgeois BOhème → bobo
OUvroir de LIttérature POtentielle → Oulipo
BElgique NEderland LUXembourg → Benelux

mixtes (à la fois des lettres et des groupes de lettres) :

RAdio Detecting And Ranging → radar
PActe Civil de Solidarité → pacs
Société d’Investissement à CApital Variable → sicav
Association Française de NORmalisation → Afnor

Bien qu’ils soient souvent rangés parmi les « abréviations », les sigles et les acronymes ne sont pas des abréviations au sens strict, car ces dernières sont des réductions purement graphiques qui ne s’accompagnent pas d’une réduction à l’oral. Exemple : l’expression c’est-à-dire a pour abréviation c.-à-d., dont la prononciation demeure « cè-ta-dir » et non « cé-a-dé ».

Signalons enfin que les sigles et acronymes peuvent à leur tour donner naissance à des mots dérivés (noms, adjectifs, verbes). Exemples :

Vélo Tout-Terrain → V.T.T. → vététiste
UltraLéger Motorisé → U.L.M. → ulmiste
Organisation des Nations Unies → O.N.U. → onusien
PActe Civil de Solidarité → pacs → se pacser

RÈGLES D’ÉCRITURE

L’usage est souvent flottant et, là encore, il n’y a pas unanimité dans les ouvrages de référence. Les conventions qui suivent, à défaut d’être des règles strictes et établies, ne sont que des recommandations.

ESPACES

Contrairement aux abréviations, on ne conserve pas dans les sigles et les acronymes les espaces entre les mots. On soude les éléments initiaux avec ou sans point abréviatif, comme dans O.G.M. ou OGM.

TRAITS D’UNION

On ne conserve généralement pas les traits d’union (comme dans V.T.T., où le trait d’union de « tout-terrain » a disparu).

POINTS ABRÉVIATIFS

L’usage actuel a tendance à ne plus utiliser de points abréviatifs dans les sigles et acronymes, comme, par exemple, VTT au lieu de V.T.T. Il est malgré tout préférable de les employer dans le cas particulier des sigles afin que le lecteur sache bien que toutes les lettres se prononcent séparément. À noter que la prononciation d’un sigle peut éventuellement évoluer dans le temps. Par exemple, l’Organisation des Nations Unies avait au départ pour sigle « O.N.U. » (prononcer « o-èn-u). Mais la prononciation syllabique « o-nu » s’est imposée, entraînant le plus souvent la suppression des points pour donner « ONU ».

MAJUSCULES

Les sigles et acronymes, qu’ils soient des noms communs ou des noms propres, s’écrivent avec des majuscules. Font exception les acronymes lexicalisés, c’est-à-dire intégrés comme de simples mots dans les dictionnaires usuels et qui peuvent éventuellement prendre la marque du pluriel (le sida, des ovnis). Quant aux acronymes syllabiques ou mixtes, ils peuvent s’écrire en minuscules (exemples : un radar, une sicav, un pacs), à moins d’être des noms propres, pour lesquels on conserve la majuscule initiale (exemples : le Benelux, l’Oulipo, l’Afnor)

PLURIEL

Les sigles sont en principe invariables (exemple : des O.G.M.), sauf s’il s’agit de sigles ou acronymes lexicalisés, assimilés à des noms communs (exemples : des ovnis, des modems, des radars, des bobos).

GENRE

Le genre des sigles se déduit normalement de l’expression d’origine, où le mot significatif se trouve habituellement, du moins en français, en première position :

interruption volontaire de grossesse → une I.V.G.
syndrome d’immunodéficience acquise → le sida
habitation à loyer modéré/modique → une H.L.M.

NB : dans le cas de « H.L.M. », le genre masculin, bien qu’il ne soit pas logique, est aussi considéré comme correct en raison de son emploi répandu dans le sens d’« immeuble »).

Quand l’expression d’origine est dans une langue étrangère, on se base habituellement sur le genre qu’aurait en français le mot correspondant au mot significatif :

Central Intelligence Agency → la C.I.A. (agency = agence, féminin)
Federal Bureau of Investigation → le F.B.I. (bureau = bureau, masculin)

ÉLISION

L’article s’élide normalement devant une voyelle : l’I.V.G., l’ovni, l’OTAN, l’Afnor. On ne fait pas d’élision devant une consonne, même si, en l’épelant, on a l’impression de commencer par une voyelle : le F.M.I. (le èfèmi) et non l’F.M.I. (lèfèmi).

ACCENTS

L’usage est hésitant sur la question de l’accentuation des majuscules figurant dans les sigles et acronymes. Force est de constater que l’accent disparaît dans la plupart des cas. La raison invoquée est l'autonomie du sigle ou de l'acronyme par rapport aux mots dont il reprend les initiales, notamment en ce qui concerne la prononciation. En effet, dans un sigle ou un acronyme, chaque lettre n’est plus considérée que comme une lettre de l’alphabet et non comme l’abréviation du mot dont elle est l’initiale. Exemples :

Électricité de France → E.D.F., et non É.D.F.
Hautes Études Commerciales → H.E.C. , et non H.É.C.
Organisation de Développement et de Coopération Économique → O.C.D.E., et non O.C.D.É.
Institut National de la Statistique et des Études Économiques → INSEE, et non INSÉÉ.

Remarquons, dans ce dernier cas, et à la différence des trois précédents, que l’usage veut que l’on prononce le É, alors qu’on ne l’écrit pas.

CLARTÉ DU TEXTE

En raison de leur concision, les sigles ou acronymes sont d’une évidente utilité. Il ne faut pas cependant que cela nuise à la clarté du texte. Il est toujours bon, lors de la première occurrence d’un sigle ou d’un acronyme, de l’accompagner de sa forme développée entre parenthèses, ou vice versa :

L’O.U.A. (Organisation de l’unité africaine) a été créée en 1963.
L’Organisation de l’unité africaine (O.U.A.) a été créée en 1963.

Cette règle ne s’applique pas aux sigles et acronymes dont on estime qu’ils sont connus de tous les lecteurs.

 

Pour finir, nous vous invitons à découvrir la signification de quelques sigles et acronymes bien connus.

A.F.P. = Annonces Faites Précipitamment

T.E.R. = Train En Retard

R.M.I. = Ridicule Montant d’Indemnités

T.V.A. = Tout Va Augmenter

C.S.G. = Cerise Sur le Gâteau

I.S.F. = Il Suffit de Fuir

O.G.M. = Option « Grave Maladie »

A.N.P.E. = Avec Nous Peu d’Espoir

C.A.P. = Certificat d’Aptitude à la Précarité

R.T.T. = Repose-toi Tout le Temps

R.A.T.P. = Retraite A Taux Plein

P.S.G. = Pas Sûr de Gagner