CURIOSITÉS ORTHOGRAPHIQUES   


SEUL MOT DE LA LANGUE FRANÇAISE S'ÉCRIVANT AVEC UN "Ù"

est le seul mot de la langue française qui possède un accent grave sur son « u ». Et pourtant... le « ù » a sa propre touche sur le clavier !

NB : le Petit Larousse accepte FESTOÙ-NOZ  (avec un accent grave sur le u) comme pluriel du mot breton “fest-noz”.


IL SUFFIRA D'UN SIGNE : LE TILDE

Le tilde est un signe orthographique en forme de S couché (~) qui se met au-dessus du “n” dans certains mots espagnols, ou qui est utilisé en transcription phonétique pour indiquer une prononciation nasale. Il arrive que des mots étrangers soient intégrés avec leur tilde dans le lexique français, comme :


cañon (ou canyon, gorge dans un relief montagneux)

señorita (demoiselle en espagnol)

sertão (zone semi-aride du Brésil)

nãy (ou ney, flûte du Proche-Orient).



MOTS À ORTHOGRAPHE MULTIPLE

Il s’agit de mots pour lesquels les lexicographes n’ont pas su choisir entre plusieurs graphies possibles :

- 5 façons d’écrire : BOETTE - BOËTTE - BOËTE - BOUETTE - BOITTE (appât pour attirer le poisson)

- 6 façons d’écrire : GNAULE - GNIOLE - GNÔLE - NIÔLE - GNOLE - GNIÔLE (eau-de-vie)

- 5 façons d’écrire : CACHÈRE - CASHER - CASCHER - KASCHER - KASHER (se dit d’un aliment autorisé par la loi mosaïque).



MOTS DONT ON NE PRONONCE AUCUNE DES LETTRES

Il s’agit de mots dont on ne prononce aucun des sons associés aux lettres qui les constituent :

OISEAU - OISEAUX-  ANCHOIS -  CHOUCHOU - CHOUCHOUS (ou CHOUCHOUX)

Dans “oiseaux”, par exemple, vous ne prononcez ni le “o”, ni le “i”, ni le “s”, ni le “e”, ni le “a”, ni le “u”, ni le “x”.

Autres mots ayant la même particularité :

aient, an, anche, au, chais, champs, chant, chauds, choix, eaux, en, eux, haie, hait, hanche, haut, hein, houe, houx, Huns, œufs, oie, oignons (du verbe oindre), oint, on, ou, ouche.



TRÉMAS PEU COURANTS

- seul mot comportant deux trémas : HAÏKAÏ (forme poétique japonaise)

- mots comportant un u surmonté d’un tréma :

CAPHARNAÜM (lieu renfermant beaucoup d’objets en désordre)
TÜRBE (ou turbeh, mausolée islamique)
VOLAPÜK (langue internationale artificielle)
GÜNZ (glaciation de l’ère quaternaire)
WÜRM (quatrième période glaciaire)
WÜRMIEN (relatif à würm)
HAÜYNE (aluminosilicate de sodium).



UNE MAJUSCULE À L'INTÉRIEUR D'UN MOT

Mais oui, c’est possible ! En voici la preuve  :

CinemaScope (procédé de projection cinématographique)

pH-mètre (appareil pour mesure le pH).



UNE CÉDILLE INATTENDUE

En français, la cédille n’est utilisée que sous la lettre “c” et devant les voyelles “a”, “o” ou “u”, pour indiquer que le “c” se prononce comme un “s”. Un seul mot échappe à cette règle en plaçant le “ç”  devant un “i” :

ÇIVAÏSME (courant religieux issu de l’hindouisme, également orthographié shivaïsme).

Dans ce cas, le “ç”, qui transcrit un son propre à une langue de l’Inde se prononce “ch”. Le mot vient de Çiva (Siva ou Shiva), l’un des trois grands dieux de l’hindouisme avec Brahma et Vishnou.

NB : la cédille est utilisée dans diverses langues étrangères comme le portugais, le roumain, le turc, le letton, etc. Elle n’est pas réservée à la lettre “c” puisqu’elle peut être placée sous d’autres consonnes (surtout “s” et “t”), et même sous des voyelles (langues africaines).



L’APOSTROPHE QUI NOUS APOSTROPHE !

CH'TIMI

CAF'CONC' (le tiret de “café-concert” a disparu)

le BAL DES QUAT'Z'ARTS (grande fête carnavalesque parisienne organisée par les étudiants des quatre sections, architecture, peinture, sculpture et gravure, de l’École nationale des beaux-arts de Paris, qui exista de 1892 à 1966).

ACCENTS INSOLITES

Une ÉPISTÉMÊ ou ÉPISTÉMÈ (ensemble de connaissances propres à un groupe social ou à une époque)

un FILLÉR (centième partie du florin, unité monétaire de la Hongrie)

les FESTOÙ-NOZ (pluriel de fest-noz)

la KOINÈ (langue de la Grèce antique)

une KORÊ ou CORÉ (statue de jeune fille dans la Grèce antique)

une PIETÀ (statue ou tableau représentant la Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ détaché de la croix).



UNE LETTRE H EN FINALE

Il n’y a pas que les mots terminés en -ch (krach, varech, sandwich, moloch) ou en -th (bath, aneth, zénith, wisigoth, bismuth, mammouth). D'autres mots, moins nombreux, peuvent se terminer par -sh (flash, yiddish, rush), -sch (putsch, kitsch), -ph (aleph, périph), -kh (sikh) ou encore -gh (bobsleigh).

Dans certains mots, la plupart d’origine étrangère, la voyelle finale peut être suivie d’un "h" muet :

-ah : ayatollah, bah, casbah, chah (ou shah), coprah, fellah, ouah, pajah, poussah, torah
-eh : turbeh (édifice funéraire musulman), sakieh (ou sakièh, noria égyptienne), keffieh (coiffure des bédouins) , moucharabieh (balcon fermé par un grillage)
-uh : chleuh (péjoratif pour un Allemand), euh, meuh, peuh, waouh.

NB : l'interjection OH est le seul mot de la langue française se terminant par un "o" suivi d'un "h" !



DES LETTRES QUI SE PRONONCENT À L'ENVERS

Le mot ERSATZ (succédané) est le seul mot dans lequel le “s” se prononce “z” et le “z” se prononce “s”.



UNE OU DEUX CONSONNES

BOURSOUFLER et PERSIFLER ont la particularité de ne pas aligner leur orthographe sur les verbes qui les ont formés : « souffler » et « siffler » ont beau s’écrire avec deux « f », leurs dérivés n’en prennent qu’un. Mais ce ne sont pas les seuls :

COMBATIF (combattre)
BONHOMIE (bonhomme)
PRUD'HOMAL (prud’homme)

ou l'inverse, comme dans IMBÉCILLITÉ, qui vient d'imbécile.


Le nom CHARIOT vient du latin carrus et s’est écrit charrioz en ancien français. Tous les mots de sa famille comme « charrier », « charrette », « charrue », « carriole » et « carrosse » ont deux « r », sauf lui ! Cette anomalie orthographique a été rectifiée en 1990 ; il est désormais possible d’écrire « charriot » (ce qui n'empêchera pas les puristes de le compter comme une faute d'orthographe dans une dictée !).

Formé à partir de « cabane » et de « hutte », le mot CAHUTE ne prend qu’un seul « t » (NB : la forme « cahutte » est acceptée depuis la rectification de l’orthographe de 1990).


PENSION donne pensionnaire ; OCCASION, occasionnel ; CONFESSION, « confessionnal ».

Quant au nom TRADITION , qui donne bien "traditionnel", il donne aussi « traditionaliste », avec un seul N.

RATIONNEL et RÉSONNER perdent un « n » dans « rationaliste » et « résonance ».

PATRON donne « patronner », mais aussi « patronat », « patronage » et « patronal ».

HONNEUR donne « déshonneur », mais « honorer » et « déshonorer ».

Sachez enfin que si PERCUSSION donne "percussionniste",  l’ACCORDÉON est l’instrument d'un "accordéoniste" et le VIOLON, celui d'un "violoniste".
Quant à MILLIONNAIRE, formé avec deux N sur "million", il se distingue de « millionième », qui n'en a qu'un. Allez savoir pourquoi !

UN ACCENT CIRCONFLEXE QUI DISPARAÎT

Dans certains mots dérivés d’un mot comportant un accent circonflexe, celui-ci disparaît. C’est le cas de :

ARÔME / AROMATIQUE
DRÔLE / DROLATIQUE
FANTÔME / FANTOMATIQUE
GRÂCE / GRACIER, GRACIEUX, GRACIEUSEMENT
SYMPTÔME / SYMPTOMATIQUE


DOUBLES GRAPHIES

Certains mots français peuvent s'écrire de deux manières différentes, sans qu'il y ait de nuance ou de différence de sens.
Exemples :

BISTRO et BISTROT

CLÉ et CLEF

CUILLER et CUILLÈRE

LIS et LYS

LAÏC et LAÏQUE

LOUBAR et LOUBARD

ORANG-OUTAN et ORANG-OUTANG

PAIE et PAYE

TRUCAGE et TRUQUAGE

TSAR et TZAR

TSIGANE
et TZIGANE

YAOURT
et YOGOURT (!)

etc.

Bien souvent, l’une des graphies est notée comme étant une forme « vieillie ».


NB : attention, le couple FATIGANT / FATIGUANT n'est pas une double graphie. Le premier est un adjectif, l'autre le participe présent du verbe fatiguer. Idem pour INTRIGANT (adjectif ou nom) et INTRIGUANT (participe présent du verbe intriguer). C'est également le cas pour FABRICANT (nom) et FABRIQUANT (participe présent du verbe fabriquer).