TICS DE LANGAGE   

 

- C’est hallucinant comment, au jour d’aujourd’hui, les personnes d'un même milieu utilisent souvent les mêmes mots, les mêmes tournures.
- C'est pas faux !
- Du coup, vous êtes vous-même pris dans cette ambiance de mots et d'expressions béquilles qui changent suivant les modes. Vous voyez ce que je veux dire ?
- Grave !
- En fait, la manière dont vous vous exprimez est quelque part tout aussi importante que la façon dont vous vous comportez et, c’est clair, vos tics de langage risquent de parasiter votre communication, voire, finalement, de ruiner votre crédibilité.
- Oh la la ! C’est juste pas possible.
- J'imagine que vous voudriez vous en débarrasser, hein ?
- Carrément !
- Eh ben, mettez-vous en mode écoute, notez les formules qui reviennent en boucle et ensuite évitez de les répéter tous azimuts. Voilà.
- Trop bien !

Les tics de langage sont des mots ou des groupes de mots qui reviennent très souvent – voire trop souvent - dans la conversation (mais jamais à l’écrit) et que l’on place un peu au hasard en guise de ponctuation. Il s’agit d’habitudes, généralement contractées sans s’en apercevoir, qui peuvent être inconscientes ou voulues, et qui finissent parfois par agacer les interlocuteurs (ou les auditeurs lorsqu’elles émanent des médias et de la politique).

Certains tics de langage ne sont que des mots ou expressions ayant déjà leur place dans les dictionnaires, comme « finalement », « évidemment », « en définitive », etc.

D’autres sont des expressions auxquelles on a donné un sens plus moderne, voire nouveau, comme « c’est hallucinant », « trop bien », « grave », etc. Dans certains cas, il s’agit même d’une expression inventée, souvent sous l’influence d’un anglicisme, comme « c’est juste pas possible ». Un phénomène de mode les met au goût du jour et c'est l'épidémie !

D’autres enfin, sont des gimmicks qui ont fait le buzz dans les médias, comme le célèbre « allô, quoi » de Nabilla, le « c’est cela, oui » du film Le Père Noël est une ordure, le « à l’insu de mon plein gré » de Richard Virenque ou encore, pour les moins jeunes, les expressions cultes tirées des sketches de Coluche, comme « faire avancer le schmilblick ».

Depuis quelques années, les tics de langage les plus fréquemment entendus chez les jeunes sont, sans aucun doute, "en fait" et "du coup", qui, chez certains, peuvent revenir 10 à 20 fois en moins d'une minute !

Les tics de langage actuels les plus fréquents sont :

Absolument (= oui)

Allô, quoi (= je n’en crois pas mes oreilles, c’est pourtant évident – comme l’a si bien dit Nabilla)

Au final (voir finalement)

Au jour d’aujourd’hui (double pléonasme pour dire « à notre époque »)

Au niveau du vécu (= compte tenu de mon expérience de la vie, dans la vie)

Bien sûr (= je n’ai pas forcément raison, mais vous devez me croire quand même)

Bref / Enfin bref (= pour résumer ce que je viens de dire)

Ça le fait / Ça le fait pas (= d’accord / pas d’accord)

Ça m’interpelle (= je ne suis pas insensible à ce problème)

Ça va pas le faire (= ce n’est pas une bonne idée, oublie !)

Certainement (= oui)

C’est clair (= cela ne fait aucun doute, c’est l’évidence même)

C’est énorme (= invraisemblable, impressionnant - cher à Fabrice Luchini)

C’est évident ( = vous avez raison)

C’est hallucinant (= fou, incroyable)

C’est juste pas possible (= je ne crois pas ce que je vois, ce que j’entends)

C’est pas faux (= vous avez sans doute raison, mais je ne suis pas sûr d’avoir tout compris)

C’est que du bonheur (= ce que j’aime ça ! - comme dirait Patrick Sébastien)

Du coup (= par conséquent, de ce fait, à la suite de quoi, à cause de cela)

Effectivement (= oui, en effet)

En boucle (= répété si souvent qu’on ne peut pas y avoir échappé)

En définitive (voir finalement)

En fait (= au fond, malgré les apparences, pour dire la vérité)

En même temps (= cela dit, en revanche)

En mode détente (= en train de me reposer, de me relaxer)

Entre guillemets (= soi-disant, si j’ose dire - on joint généralement le geste à la parole)

En vérité (= si vous voulez vraiment que je vous dise la vérité »)

Euh (= je cherche mes mots, je ne suis pas sûr de moi, j’ai un doute )

Évidemment (= c’est parfaitement logique)

Finalement (= en guise de conclusion, si on y réfléchit bien)

Grave (= beaucoup)

Hein ? (en fin de phrase = n’est-ce-pas ?)

Hein ? (en réponse à une question = pardonnez-moi, je n'ai pas bien saisi le sens de votre question – comme l’explique Dany Boon dans les Ch’tis)

Il me semble (= j’en suis convaincu et vous ne me ferez pas changer d’avis)

J’ai envie de dire (= je n’ose pas, mais je vais le dire quand même)

J’avoue (= en effet, je le reconnais volontiers)

Je comprends (= je ne partage pas votre point de vue, mais je vois ce que vous voulez dire)

Je dirais (= ne prenez pas ce que je dis pour argent comptant)

Je gère (= je vais m’en sortir, je maîtrise la situation)

Je reviens vers vous (= je n’ai pas de réponse à vous apporter dans l’immédiat)

J’imagine (= je ne crois pas me tromper en disant cela)

Justement (= comme par hasard, ça tombe à pic)

Oh la la ! (= étonnement, surprise, stupéfaction, enthousiasme, excitation ou déception)

On va dire ça comme ça (= on va se contenter de cette version, même si ce n’est pas exact)

Point barre (= ma démonstration est terminée, c’est tout)

Pour faire court (= ce serait trop long de vous expliquer, je vous fais un schéma)

Pour finir (voir finalement)

Quelque part (= d’une certaine manière )

Si vous voulez (= vous serez d’accord avec moi)

Tous azimuts (= dans toutes les directions, à tout le monde et n’importe qui)

Tout à fait (= oui)

Trop bien (= très bien)

Tu vois (= écoute ce que je vais te dire)

Voilà (= c’est comme ça et pas autrement, je n’ai plus rien à ajouter)

Voili voilou (= voilà)

Vous voyez ce que je veux dire (= vous serez d’accord avec moi, vous avez bien compris à quoi je fais allusion)