AUTEURS CÉLÈBRES

 

   TRISTAN BERNARD (1866-1947)   

Paul Bernard (son vrai nom) est né à Besançon (Doubs) le 7 septembre 1866 d’un père architecte. Il quitte Besançon pour Paris à l’âge de quatorze ans et fait ses études au lycée Condorcet, puis à la faculté de Droit. Destiné à embrasser une carrière d’avocat, il préfère finalement se tourner vers les affaires et prend la direction d’une usine d’aluminium à Creil.  Il abandonne rapidement ce poste pour se consacrer à ses deux passions : l’écriture et le vélo (il fut un temps directeur du vélodrome Buffalo de Neuilly-sur-Seine et dirigera Le Journal des Vélocipédistes). En 1891, alors qu’il commence à collaborer à La Revue Blanche, il prend pour pseudonyme Tristan, le nom d’un cheval sur lequel il avait misé avec succès aux courses.

En 1894, il publie en collaboration avec Pierre Veber un recueil de fantaisies, Vous m’en direz tant ! et, l’année suivante, sa première pièce, Les Pieds nickelés, qui fera un triomphe. Il deviendra un dramaturge à succès et plusieurs de ses pièces seront même adaptées au cinéma. En 1917, il contribue aux débuts du Canard enchaîné en y publiant quelques articles. Tristan Bernard a pour amis Jules Renard, Marcel Pagnol, Lucien Guitry et bien d’autres artistes. On apprécie ses romans, ses pièces et ses mots d’esprit, ainsi que ses mots croisés. Il est réputé pour ses définitions pleines d’esprit et de malice (c’est lui qui aurait introduit l’humour dans les mots croisés). Toutefois, contrairement à une idée reçue, ce n’est pas à lui que l’on doit la définition du mot entracte ("vide les baignoires et remplit les lavabos"), mais à Renée David, une pionnière des mots croisés (voir ci-après).

Tristan Bernard publiera plusieurs recueils de grilles : Mots-croisés, cinquante problèmes (1925), Nouveau recueil de cinquante problèmes de mots croisés (1930) et Nouveaux mots croisés, avec la collaboration posthume de Jean de La Fontaine (1946). Pendant l’Occupation, à l’approche de ses 80 ans, il est arrêté à Cannes en tant que juif et interné au camp de Drancy. Il est libéré trois semaines plus tard grâce à l’intervention de Sacha Guitry et d’Arletty. Son petit-fils, François n’aura pas cette chance : il trouve la mort au camp de concentration de Mauthausen. Tristan Bernard ne se remettra jamais de cette disparition. Il meurt à Paris en décembre 1947 à l’âge de 81 ans et est inhumé au cimetière de Passy (16e).

Quelques-uns de ses mots d’esprit :

 À propos de l’Occupation : « En 1914, on disait 'on les aura', eh bien maintenant, on les a ! » - « Comme c’est triste d’avoir si peu d’occupation dans un pays si occupé. » - « Tous les comptes sont bloqués, tous les Bloch sont comptés. »   

À sa femme, après leur arrestation : « Jusqu’à présent nous vivions dans l’angoisse, désormais, nous vivrons dans l’espoir. »

À son départ pour le camp de déportation : « De quoi avez-vous besoin M. Tristan Bernard ? - D’un cache-nez. »

Quelques définitions de mots croisés :

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         CARAMEL :               “fréquente le palais et menace la couronne”

         CINÉMA :                  “muet de naissance”

         DÉPENSE :               “souvent folle pour ceux qui regardent”

         HÉRITAGE :              “ce que le feu a épargné”

         NOTAIRE :                “intervient au dernier acte”

         SUICIDE :                 “manque de savoir-vivre”

         VEUVE :                    “femme de feu”

 

   RENÉE DAVID (1892-1938)   

(photo présumée de Renée David en 1908 sur Wikipedia)

Renée Louise David est née le 24 juin 1892 à Sèvres d'un père fonctionnaire. Pendant la Première Guerre mondiale, elle s'engage au service militaire de la Santé et sera infirmière pendant toute la guerre. Ayant perdu son amour secret pendant la guerre, elle restera une vieille demoiselle. Journaliste, elle débute en 1923 dans Le Journal. Elle écrit aussi dans la rubrique Les Contes de Paris-Soir, tout comme Curnonsky et Tristan Bernard.

Sa vie professionnelle bascule lorsqu'elle participe en 1925 à un concours de mots-croisés organisé par Tristan Bernard. Elle triomphe devant des centaines de participants. Tristan Bernard lui conseille de devenir professionnelle. Elle devient la première femme motcroisiste francophone. Dès juin 1925, elle fonde et dirige le Journal des mots croisés et des jeux de sociétés. Son mentor Tristan Bernard se lance en 1926 dans la publication de la revue Le Gril hebdomadaire. C'est un échec. Il cède la revue en 1928 à Renée David qui la rebaptise Le Gril Littéraire avant de la fusionner avec son Journal des mots croisés.

En août 1930, elle remplace Tristan Bernard qui abandonne sa place dans la revue. Elle publiera 746 grilles jusque fin 1937, notamment la grille où figure la définition qui lui vaudra le titre de "Reine des mots croisés" : Vident les baignoires et emplissent les lavabos, dont la solution est Entr'actes (graphie du Petit Larousse de l'époque), longtemps attribuée à tort à Tristan Bernard.

Renée David sera membre de la Société des gens de lettres d'octobre 1925 à juillet 1932. Elle y déposera trois pseudonymes : Nange-Teplux, Dumont Parnaud et Monlys.

Victime d'un accident de taxi fin 1937 qui lui laisse de lourdes séquelles, elle décède à Suresnes quelques mois plus tard, le 18 septembre 1938 et est enterrée au cimetière du Père Lachaise. De 1928 à sa mort, elle aura également publié une dizaine de recueils de mots croisés, et un ouvrage à titre posthume paraîtra en 1940. Lorsque la revue L'Œdipe déchainé paraît en 1945, faisant suite au Journal des mots croisés, la première grille proposée aux lecteurs sera toujours une grille de Renée David, et cela jusqu'en 1955.

Quelques-unes de ses meilleures définitions :

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         MUSÉE :                       “établissement réservé aux bonnes œuvres

         ÉTOLE :                        “se retire avant l'aube

         ENTR'ACTES :              “vident les baignoires et emplissent les lavabos

   MAX FAVALELLI (1905-1989)   

 

Tout le monde se souvient du jovial Max Favalelli qui anima pendant plusieurs années une célèbre émission de jeux de lettres à la télévision. Il était né le 23 janvier 1905 à Varennes-sur-Allier (Allier) d’un père médecin. En 1934, il se lança dans une carrière de journaliste grâce au romancier René Peter. Encouragé par Tristan Bernard, il publia sa première grille de mots croisés en 1936, à l’âge de 31 ans et, devenu un auteur de renom, fut l’auteur de très nombreuses grilles paraissant dans des publications renommées telles que Paris-Match, France-Dimanche ou L’Express. Il fut également l’auteur, sous l’Occupation, d’une définition digne d’un héros de la Résistance qui passa pourtant inaperçue à travers les mailles de la censure. La définition « a bien mérité le bâton », à double sens, aurait pu valoir de gros ennuis à son auteur, quand on sait que la réponse était « Maréchal » !

À la fin des années 60, la télévision le rend célèbre et populaire avec l’émission Le mot le plus long qu’il arbitre pendant cinq ans aux côtés de Christine Fabrega (de 1966 à 1970), puis avec Des chiffres et des lettres dont il est la vedette pendant 10 ans (janvier 1972 à octobre 1985). Grâce à ces deux émissions, il restera associé dans le grand public à une connaissance quasi encyclopédique du contenu du dictionnaire. Homme de lettres reconnu, il publiera également des recueils de grilles de mots-croisés dont certains seront régulièrement réédités après sa disparition, preuve de sa très grande popularité. Il meurt le 22 décembre 1989, à l’âge de 84 ans et est enterré à Saint-André-d’Allas (Dordogne).

Quelques-unes de ses meilleures définitions :

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         ANESTHÉSIE :             “prélude à une partie de billard”         

         BAIN DE SIÈGE :          “avec lui la lune est dans l’eau”

         BONNET :                     “la reine d’Angleterre le voit souvent à poil”

         EDELWEISS :                “a le pied montagnard”

         OPULENCE :                 “on peut y nager sans crainte de couler”     

         PRÉ :                             “restaurant pour végétarien”

         RELIQUAIRE :               “si vous l’ouvrez vous risquez de tomber sur un os”

         RIEN :                            “ne va plus à Monte-Carlo”

         STATIONNEMENT :       “attire les papillons devant un bateau”

         STRAPONTIN :              “ne s’abaisse jamais devant quelqu’un d’important”        

           

   MICHEL LACLOS (1926-2013)   

 

Le nom de Michel Laclos est, en fait, le nom de plume de Jack Michel Alphonse François, né le 23 septembre 1926 à Troyes (Aube), d’un père ouvrier métallurgiste. Attiré par la comédie, Michel Laclos s’installe à Paris dans les années 1940 avec, pour tout bagage, son certificat d’études primaires. Il exerce divers petits boulots et tient quelques rôles de figuration au cinéma. L’un de ses jobs, en librairie, l’amène à acquérir de solides notions en littérature classique, puis il découvre le journalisme en rejoignant les rédactions de Combat et de Paris-Jour. En 1953, il devient directeur de la collection Locus solus aux éditions Arcanes puis, en 1955, relance la revue Bizarre, arrêtée après deux numéros en 1953. Il en dirige la rédaction pendant 15 ans. Grand amateur de l’humoriste Cami, décédé en 1958, il fait publier ses textes sous forme de recueils dont il rédige préfaces et présentations. Amateur de cinéma, il écrit, en 1958, Le Fantastique au cinéma qui paraît aux éditions Pauvert. En 1964, il fait paraître chez Julliard un ouvrage composé de textes de Pierre Dac.

Il se lance dans les mots croisés en 1972 et acquiert rapidement une grande notoriété grâce à ses définitions astucieuses et originales. Devenu l’auteur attitré du Figaro, avec lequel il collaborera jusqu’à sa retraite en 2010, il publiera une quinzaine de recueils de mots croisés en librairie, ainsi qu’un certain nombre d’ouvrages sur le sujet. Il décide de prendre sa retraite en 2010 à l’âge de 84 ans. Il meurt le 19 mai 2013 à l’hôpital de Coulommiers (Seine-et-Marne).

Michel Laclos a publié en 1997 Le Dico des mots croisés, recueil dans lequel sont compilées pas moins de 8000 définitions de son cru. En voici une douzaine, choisies parmi les plus croustillantes dans le chapitre intitulé “Pages Roses” :

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         CUISSAGE :                  “licence en droit”

         CUL :                             “nom d’un pétard”

         ÉROTISME :                  “ce qu’il y a de meilleur dans le cochon”

         EUNUQUE :                   “corps sans vit”

         HYMEN :                       “relique de la vierge”

         LESBIENNE :                “donne sa langue au chat”

         MAQUERELLE :            “tête à claque”

         ORGIE :                        “grande consommation des sens”

         PARTOUZARD :            “usager des transports en commun”

         PÉNIS :                         “membre bienfaiteur”

         PROSTITUTION :          “commerce de proximité”

         TROTTOIR :                   “chemin de halage”

 

 

   GEORGES PEREC (1936-1982)   

 

Son père et sa mère, tous deux juifs d’origine polonaise, se marient en 1934. Georges Peretz (son nom de naissance) naît le samedi 7 mars 1936 dans le 19e arrondissement de Paris. Il passera sa petite enfance dans le quartier de Belleville où sa mère tient un salon de coiffure.  Engagé volontaire en 1939 dans l’armée française, son père est tué le 16 juin 1940. En 1941, la mère du petit Georges, pour lui sauver la vie, l’envoie en zone libre à Villard-de-Lans par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. Il y est baptisé et son nom, francisé, devient Perec. Le petit Georges passe là le reste de la guerre avec une partie de sa famille paternelle. Sa mère, arrêtée et internée à Drancy en janvier 1943, est déportée à Auschwitz, d’où elle ne reviendra pas. Georges retourne à Paris en 1945 où il est adopté par sa tante paternelle.

De 1946 à 1954, Perec fait ses études à l’école communale de la rue des Bauches (Paris XVIe) avant d’intégrer le lycée Claude-Bernard, puis le collège Geoffroy-Saint-Hilaire d’Étampes (Essonne) où il aura comme professeur Jean Duvignaud, avec qui il fondera en 1972 la revue Cause commune. Après avoir effectué son service militaire de 1958 à 1959, il se marie puis devient en 1962 documentaliste en neurophysiologie au CNRS. Ayant entamé une carrière d’écrivain, Georges Perec remporte en 1965 le Prix Renaudot pour son premier roman Les Choses, puis, en juin 1967, entre à l’Oulipo. En 1976, il publie des mots croisés dans l’hebdomadaire Le Point, puis dans Télérama et Ça m’intéresse. En 1978, il publie La Vie mode d’emploi qui lui vaut de recevoir le prix Médicis. Au même moment, il quitte son emploi au CNRS afin de se consacrer entièrement à l’écriture.

Perec meurt d’un cancer des bronches le 3 mars 1982 à l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine et ses cendres reposent au columbarium du cimetière du Père-Lachaise à Paris. Plusieurs de ses œuvres ont été publiées à titre posthume.

Quelques-unes de ses meilleures définitions :

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         EURASIENNE :              “vient d’un œuf dans lequel il y avait du jaune et du blanc”

         IMPRÉSARIO :               “se nourrit exclusivement de cachets”

         JEANNE D’ARC :            “c’est un beau rôle, même s’il faut le bûcher”

         MARIONNETTE :            “ce sont ses fils qui la font vivre”

         NOISETIER :                   “s’emploie pour coudre”

         REZ-DE-CHAUSSÉE :    “idéal pour avoir un pied-à-terre”

         TRAITEMENT :               “mieux vaut le recevoir que le suivre”

 

 

   ROBERT SCIPION (1921-2001)   

Robert Scipion est né à Bougival (Yvelines) en 1921. Dans sa jeunesse, il baigne dans le milieu surréaliste autour des créations théâtrales du groupe Octobre et des frères Prévert. Il est engagé comme assistant sur le tournage du film Adieu Léonard (1943), et y apparaît comme figurant. Jean-Paul Sartre, qu’il connaît personnellement, l’amène à fréquenter le Café de Flore pendant l’Occupation. Il intègre alors la “bande” de Sartre et découvre l’existentialisme. Entré dans le journalisme en 1944, il se lance dans l’écriture et, l’année suivante, publie Prête-moi ta plume chez Gallimard, un roman policier pastiche dont chaque chapitre est écrit à la manière d’un écrivain. Il mène ensuite une carrière de reporter à l’étranger.

Rentré en France, il écrit sous un pseudonyme des romans policiers et en traduit pour la “Série noire”, tout en collaborant à différents journaux. Il écrit ses premiers mots croisés afin de tromper son ennui lors d’un reportage sur les baleines dans les mers du Nord. Ils sont publiés dans Le Nouvel Observateur, puis dans Paris Match et le Canard enchaîné. Innovant par un style de définitions où les astuces, l’humour et les doubles sens dominent, il acquiert une notoriété avec des définitions du genre “tube de rouge” en 14 lettres (Internationale) ou “feu rouge” en 7 lettres (Staline). Robert Scipion perd l’usage de la vue à la fin des années 1990 et meurt à Paris le 3 décembre 2001.

Quelques-unes de ses meilleures définitions :

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         ÉLOI:                      “avait des remarques plutôt culottées”

         ESCALE :               “vide les vaisseaux et remplit les artères”

         GOAL :                    “son idéal est de n’avoir aucun but dans la vie”

         HIBERNATION :     “c’est en somme une manière de passer la mauvaise saison”

         LESBOS :                “no man’s land”

         MARC :                   “pour connaître l’avenir ou oublier le présent”

         NAVETTE :              “l’éternel retour”

         OTTOMANE :          “on peut se coucher dessus, à défaut de coucher avec”

         PEU :                      “avec trop, ce n’est vraiment pas assez”

         ULÉMA :                 “dirige une école de voile”

 

   JACQUES CAPELOVICI (1922-2011)   

 

Jacques Capelovici, plus connu sous le pseudonyme de Maître Capello (ou Capelo) est né le 19 décembre 1922 à Paris d’un père d’origine roumaine et d’une mère bretonne. Sa carrière d’enseignant le conduit à être professeur d’allemand en 1952, puis professeur d’anglais à Paris, ce qui ne l’empêchera pas de s’opposer fermement à l’essor du franglais. Il figurerait d’ailleurs comme correspondant épistolaire d’Étiemble dans son livre de 1964, Parlez-vous franglais ?. On lui doit, en 1969, l’importation en France des mots fléchés (forme de jeu apparue en Suède). Cette même année, il participe en tant que juge-arbitre à un jeu télévisé animé par Pierre Tchernia, intitulé Francophonissime. Des candidats de différents pays s’y affrontent dans des jeux reposant sur les difficultés de la langue française.

À partir de 1976, il devient célèbre pour sa participation aux Jeux de 20 heures sur FR3, la troisième chaîne de télévision (émission qui durera jusqu’en 1987). Il y il incarne, sous le nom de “Maître Capello”, le professeur pointilleux et sévère qui arbitre les jeux. Il sera également l’arbitre du jeu Des chiffres et des lettres pendant quelque temps en 1990 et apparaîtra régulièrement dans d’autres émissions de télévision, et même dans des spots publicitaires. Par ailleurs, ses grilles de mots fléchés sont publiées chaque semaine dans le magazine Télé 7 jours jusqu’en 2010.

Gardien scrupuleux de la langue française, il s’oppose ouvertement aux propositions de rectifications orthographiques du français de 1990 et aux propositions de féminisation des noms de métier, de fonction et de grade. Sa médiatisation ayant si bien fonctionné, l’expression “Maître Capello” est couramment utilisée, de son vivant et encore de nos jours, pour qualifier un expert en bonne grammaire, un homme de savoir et de sagesse, un arbitre de la langue française.
Jacques Capelovici meurt le 20 mars 2011, à l’âge de 88 ans.

 

 

   GUY BROUTY (1921-2012)   

 

Jacques Guy Brouty est né le 5 août 1921 à Paris, dans le 16e arrondissement d’un père industriel. Il débute dans le journalisme en 1946 au Monde Illustré, au Figaro en 1955 et collabore à différents journaux avant de s’orienter vers la création de mots croisés. Ses grilles paraîtront dans de nombreuses publications et il publiera plusieurs ouvrages sur le sujet dans les années 70. Il a été fait Chevalier des Arts et des Lettres.

Quelques-unes de ses meilleures définitions :

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         ÉPI :                             “ennemi de la raie, redouté du merlan

         AUTOPSIER :               “ouvrir le feu

         FRIGIDITÉ :                  “un défaut d’allumage joint à une panne de sens

 

   JACQUES BENS (1931-2001)   

 

Jacques Bens est né à Cadolive (Bouches-du-Rhône) le 25 mars 1931 de parents instituteurs à Cadolive. Ses études supérieures en zoologie se trouvent interrompues en 1951 pour raisons de santé. Il travaille de 1960 à 1963 sous la direction de Raymond Queneau à l’Encyclopédie de la Pléiade. Dataire du Collège de Pataphysique, il est membre cofondateur de l’Oulipo. Écrivain et poète, il publie de nombreux ouvrages de 1958 à sa mort en 2001. Entre 1980 et 1991, il est secrétaire général de la Société des gens de lettres. Il a longtemps tenu la rubrique des mots croisés de L’Express et de Lire et publie deux recueils de grilles en 1999 aux Éditions Zulma.

Quelques-unes de ses meilleures définitions :

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         FESSU :                        “a la pleine lune”

         ENTRAÎNEUSE :           “belle à bar toc”

         LIBERTINE :                 “comme on fait son lit, elle se couche”

         ÉRUDITION :                “fait plus amplement connaissance”

         ROMAN-FLEUVE :        “le Don paisible, par exemple”

         EIDERS :                      “ne vivent pas de leur plume, bien au contraire”

         SANG :                         “pur pour le cheval, impur pour le sillon”

   ROBERT MALLAT (1927-)   

Né à paris en 1927, Robert Mallat a été journaliste à France-soir de 1954 à 1972. Il en devient le directeur littéraire en 1966. Fin 1972, il est engagé comme rewriter par L’Écho de la mode, puis il intègre le service culture du Point en décembre. Chargé de la rubrique “ chanson française “, dont il est l’un des meilleurs spécialistes, il voit son domaine s’élargir rapidement : jazz. rock, comédies musicales, cinéma, théâtre, télévision et... mots croisés. En 1963, Robert Mallat est l’un des fondateurs de l’Académie de la Chanson, est producteur à France Inter de 1964 à 1968 et crée en 1976 le FINEF (Festival International de l’Enfance). Outre ses mots croisés, Robert Mallat a publié une dizaine d’ouvrages.

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         NORMAND :                  “comment pourrait-il participer à un référendum ?”

 

   ROGER LA FERTÉ (?)   

      

Quelques-unes de ses meilleures définitions :

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         AÎNESSE :                    “un droit qui est à la portée du premier venu”

         CALENDRIER :             “il perd ses feuilles en toutes saisons”

         CARTABLE :                 “parfois transporté à dos d’âne”

         CAVE :                          “on y descend pour se remonter”

         ÉCHO :                         “il ne parle jamais sans réfléchir”

         FRIGIDITÉ :                 “défaut d’allumage”

         MAIN :                          “n’est baisée que par des hommes du monde”

         NEZ :                            “il rougit quand on abuse des fillettes”

         PAN :                            “était un vrai bouc en train”

         RIDE :                          “avec le temps, elle gagne sur tous les fronts”

   PASCAL WION (1957-)  

 

Pascal Wion est né à Gennevilliers, en région parisienne, un 21 décembre, comme le jour de la première parution au monde d’une grille de mots croisés (en 1913). C’est un signe. Il commence à fournir des jeux de lettres à la presse en 1989 et assure des rubriques de jeux dans diverses publications : magazines hebdomadaires et mensuels, quotidiens régionaux. Les mots croisés sont et restent le jeu le plus représentatif de sa production. On retiendra, entre autres, les grilles parues chaque semaine de 1997 à 2019 dans l’hebdomadaire Ici Paris, un des leaders de la presse people, ou encore les mots croisés historiques qui paraissent depuis 1990 dans la revue Historia, le magazine préféré des passionnés d’histoire. Lui-même féru d’histoire et de chanson française, il publie en 2013 un ouvrage consacré aux chansons de la Grande Guerre, intitulé 14-18 : la Victoire en Chantant. En 2017, il crée et anime le site Cruciverbiste.club, entièrement consacré aux mots croisés et autres jeux de lettres.

Quelques-unes de ses définitions “olé olé” :

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“Fille qui peut vous refiler des boutons” (mercière)

“Écarte les cuisses avant d’être prise” (grenouille)

“Qui veut vendre sa semence n’a qu’à bien la tenir ! ” (graineterie)

“Spécialiste du trou de balle” (balisticien)

“Elle fait bander son propriétaire” (arbalète)

“Se cache sous une feuille de vigne” (cep)

“Se touchent dans les cabinets” (honoraires)

“Ne reste pas Vierge à la fin de l’été” (zodiaque)

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