MOTS FRANÇAIS D'ORIGINE PORTUGAISE  

(liste non exhaustive)

ARÉQUIER : de arrecquero ou arrequeiro

AUTODAFÉ : de auto-da-fé ("acte de foi", du latin actus fidei. Exécution d'un jugement qui condamnait au supplice du feu)

BALISE : de  baliza (originaire de Lisbonne, où le balisage du port était particulièrement important. Du latin palitium, de palus, "pieu")

BAMBOU  : de bambu

BANANE : de figuera banana (fruit d'un figuier portant des bananes).

BAROQUE  : de barroco ("perle irrégulière")

BATUCADA : de batucada ("battement". Style de musique à percussions traditionnelle du Brésil)

BAYADÈRE : de bailadeira ("danseuse")

BÉTEL : de bétele

BONZE : bonzo (emprunté au japonais bózu par l'intermédiaire d'une variante dialectique bonsō)

BOSSA NOVA : de bossa nova ("nouvelle manière")

CACHALOT : de cachalote ou cacholote (dérivé de cachola, « grosse tête »)

CACHOU : de cacho ou cachu (apparu en 1516, issu du tamoul kasu, « variété d’acacia, substance tirée de son bois et de ses gousses »)

CALDEIRA : de caldeira ("chaudron". Grand cratère volcanique)

CAPOEIRA : de capoeira (« clairière » puis, par extension de l’endroit où étaient parqués les esclaves durant la domination portugaise, « case ». Selon d’autres, le mot portugais désignerait une herbe sauvage qui poussait sur les chemins empruntés par les esclaves en fuite. Danse et art martial afro-brésilien inventé par les esclaves noirs des Portugais à l'époque de la colonisation)

CARAMEL : de caramelo (du latin calamellus, diminutif de calamus, « roseau », par analogie de forme entre le sucre durci ou une stalactite de glace et une tige de roseau)

CARAVELLE : de caravela (apparenté à carabela en espagnol, du latin carabus,« canot » Navire rapide d'exploration conçu par les Portugais au XVe siècle)

CASTE : de casta (peut-être le féminin substantivé de casto, « chaste, pur, continent »)

CIPAYE : de sipaio (emprunt au persan sipāhī, signifiant « soldat »)

COBAYE : de cabuya (orthographe attestée dès 1775, du tupi-guarani sabuya transcrit d'abord sous la forme çabuya (1643)

COBRA : de cobra (du latin colubra,« couleuvre »)

COCO  : de coco (de l’italien cocho, croquemitaine, puis coco en portugais, parce que le fruit ressemblait aux figurines utilisées pour faire peur aux enfants)

COPRAH : de copra ou copla (du malayalam koppara)

CORNAC : de cornaca (issu du cingalais kūrawa-nāyaka, « dresseur d'éléphants »)

CRÉOLE : de crioulo (qui signifiait « serviteur nourri dans la maison », et désignait les serviteurs métis utilisés comme esclaves au Brésil. Dérivé du verbe criar signifiant « élever »)

ÉCUBIER :  de escouve (du latin scopa, « balai ». Apparaît dans les Commentarios d'Albuquerque, en 1557)

ESCUDO : de escudo ( = écu)

FADO: de fado ("destin", du latin fatum, « destin »)

FÉTICHE: feitiço (« artificiel », et par extension « sortilège », nom donné aux objets du culte des populations d’Afrique durant la colonisation de ce continent, lui-même dérivé du latin facticius, « factice »)

GADJO : de l'argot portugais gajo (« mec ». Le passage du mot portugais en français s'est fait via les Roms ibériques qui ont préalablement intégré ce mot dans la langue romani. Le terme est employé par les gitans français pour désigner ceux qui ne sont pas gitans)

IGNAME : de inhame (venant du wolof nyami, « manger »)

IPÉCA / IPÉCACUANA : de ipecacuanha (emprunté au tupi)

JAGUAR : de jaguar (du guarani yaguara, « qui peut tuer d’un saut », ou du tupi ya'guara, ou jaguara, « grand chat »)

JAPON : de Japão, plus avant du chinois 日本 (« Pays du Soleil Levant, pays de l’Orient ») prononcé zeppen en cantonnais et apparenté à Jepang en indonésien, Jepun en malais. Attesté sous la forme Zipangu en vieil italien, Zipangri en ancien français dans Le Devisement du monde de Marco Polo, qui nous donne Cipango, de même origine que le portugais et malais.

JONQUE : de junco (« grande embarcation à proue haute et recourbée, en usage en Chine, au Japon, et dans l'archipel malais », par l'intermédiaire de textes italiens, espagnols et néerlandais, lui-même emprunté au malais djong, "navire")

LAMBADA : de lambada ("gifle, coup")

LASCAR : de lascarim (emprunté à un dérivé du persan läs̆kär. Matelot hindou)

LILAS : lilás (emprunté à l'arabe līlāk, lui-même issu du sanskrit nīlah par l'intermédiaire du persan līläǧ)

LONGANE : longana (emprunté au chinois long-ien ou lumien, littéralement « œil (yen) de dragon (long) », d'où il est passé, au travers de récits de voyages et des textes du jésuite Matteo Ricci (mort en 1610) dans le latin, puis le latin des botanistes : euphoria longana et le portugais longana)

MACAQUE : macaco (emprunté aux langues bantoues où il signifiait « bête sauvage », « quadrumane » et spécialement « cynocéphale »)

MANDARIN : mandarim (mot qui s'appliquait aux hauts fonctionnaires de Malaisie, de Chine et d'Annam (1514), lui-même emprunté, avec altération d'après le verbe portugais mandar, « mander, commander, ordonner », au malais mantari, « conseiller du roi, ministre », emprunté au sanscrit mantrin, « conseiller d'État »)

MANGUE : manga (emprunté au tamoul mān-gay ou mān-kay)

MARABOUT : maraboto ou marabuto (de l'arabe murābiṭ,« homme vivant dans un ribāṭ, sorte de couvent fortifié établi aux frontières de l'empire pour la défense de celui-ci contre les infidèles ». Plus tard, le caractère religieux du ribāṭ s'accentua, et murābiṭ' vint à désigner un homme pieux, un ermite, un saint, et par extension, s'appliqua au tombeau d'un marabout, puis à tout objet ou animal considéré comme sacré)

MARMELADE : de marmelada (« pâte de coing », dérivé de marmelo, "coing", du latin melimelum, « pomme de miel », avec le suffixe -ada)

PAILLOTE : de palhota (même sens)

PINTADE : de (galinha) pintada ("poule peinte", participe passé du verbe pintar, « peindre », en raison des caroncules rouges qui ornent sa tête)

PIRANHA : piranha (du tupi piranha, variante de piraya)

ROUPIE : rupia (emprunté à l'hindoustani rūpι ̄ya, nom d'une monnaie de l'Inde, lui-même issu du sanskrit rūpya, « argent »)

SAGOUIN : çagoym, puis saguim (emprunté par truchement au tupi saguim)

SARGASSE : sargaço (« algue ressemblant à un arbuste », d'abord « plante des landes et des montagnes », probablement issu d'un latin vulgaire salicaceus, dérivé du latin salix,« saule », en raison de la ressemblance des feuilles de cette plante avec celles du saule)

SERTAO : de sertão (« arrière-pays »)

SERVAL : de cerval (« cervier », « féroce, sauvage », dérivé du latin cervarius, "relatif au cerf", qui a donné lupus cervarius, "loup cervier", nom d'un lynx dont la robe est de la couleur du cerf. Nom que les Portugais, habitués dans l'Inde, ont donné à cet animal, que les habitants de Malabar appellent maraputé)

TAPIOCA : de tapioca (issu du tupi tepeaka ou tipiaka)

ZÈBRE : de zebra (Ce mot a d’abord le sens de « âne sauvage, onagre », probablement issu, comme l'espagnol cebra (anciennement aussi ezebra, enzebra, ezebrera), du bas-latin eciferus, du latin equiferus (« cheval sauvage »). Les Portugais ont appliqué le nom de l'âne sauvage ibérique, au zèbre, équidé sauvage qu'ils découvrirent en Afrique au XVIe siècle)



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