NOMS D’HABITANTS (GENTILÉS)   

 

En France, il est courant d’appeler les habitants d’une commune par un mot formé en ajoutant au nom de ladite commune une terminaison telle que –ais (ex. : Lyonnais), -ois (ex. : Lillois) ou –ien (ex. : Parisien). Mais il existe des tas d’autres manières de former un « gentilé » (terme utilisé pour désigner l’habitant d’une commune).

Si personne n’ignore aujourd’hui que les Stéphanois sont les habitants de Saint-Étienne –grâce à la popularité de son équipe de football -, cela ne va pas de soi pour tous les gentilés, surtout quand le nom de la commune est composé de plusieurs mots.

On trouve en France des gentilés originaux ou qui prêtent à sourire. Savez-vous par exemple que les habitants de la commune de Y (Somme) s’appellent les Ypsiloniens, du nom de cette voyelle dans l’alphabet grec (= upsilon), ou que ceux de Métabief (Doubs) s’appellent les Chats-Gris ? À ce sujet, le site de la commune nous renseigne sur l’origine de ce nom inattendu : « Ils s’appellent ainsi car lors de la construction du tunnel sous le Mont d'Or, pour vérifier qu'il y avait suffisamment d'air, on envoyait des chats pour traverser le tunnel, et quand les chats ressortaient ils étaient tout gris ! ».

Tous les cruciverbistes savent bien que les habitants de Saint-Omer (Pas-de-Calais) se nomment les Audomarois, car le cours d’eau qui traverse cette commune, l’Aa, revient très souvent dans les grilles.

Enfin, nous ne résistons pas au plaisir de mentionner que les habitants de Bonny-sur-Loire (Loiret) s’appellent les… Bonnychons, que les habitantes de Puteaux (en région parisienne) sont des…Putéoliennes (des filles du vent, en quelque sorte !), et que toute habitante de Bellecombe-en-Bauges (Savoie) est connue pour être une… Bellecombaise. Une maladresse qui n’affecte pas, heureusement pour elles, les habitantes de Bellecombe (Jura) et de Bellecombe-Tarendol (Drôme), puisqu’elles s’appellent respectivement les Bellecombiennes et les Bellecomboises.

Et maintenant, à vous de deviner le nom des habitants des 25 communes ci-dessous.

 

1 - Saint-Cloud :

a) Saint-clodiens
b) Cloudois
c) Clodoaldiens

2 - Bourg-la-Reine :
a) Réginaburgiens
b) Bourgeois
c) Burglaréniens

3 – Lisieux :
a) Lisellois
b) Lexoviens
c) Lissogeais

4 – Béziers :
a) Bizertiens
b) Biterrois
c) Bézantais

5 – Bayeux :
a) Bajocasses
b) Bayollais
c) Bagnotiens

6 – Pontarlier :
a) Arlipontains
b) Pontarolais
c) Pontissaliens

7 - Épinay-sur-Seine :
a) Spinassiens
b) Spinaliens
c) Spinageois

8 - Pont-Saint-Esprit :
a) Pontains
b) Spiripontains
c) Pontspiritains

9 – Coulommiers :
a) Columériens
b) Coulommerois
c) Colombins

10 – Bobigny :
a) Bobinaciens
b) Bobiniens
c) Balbigniens

11 – Fontainebleau :
a) Fontainois
b) Fontibellains
c) Bellifontains

12 – Évreux :
a) Évrociens
b) Éboringiens
c) Ébroïciens

13 – Bourges :
a) Bourgeots
b) Biturigeois
c) Berruyers

14 – Auch :
a) Auscitains
b) Alcinais
c) Aucinois

15 – Besançon :
a) Besanciens
b) Bizantais
c) Bisontins

16 – Cahors :
a) Cadurciens
b) Cauderrois
c) Chadornais

17 – Châteauroux :
a) Castelrougeois
b) Castelroussins
c) Castelrubiens

18 – Créteil :
a) Crétiliens
b) Crétillonnais
c) Cristoliens

19 – Épernay :
a) Sparnigeois
b) Sparnaciens
c) Sparnotains

20 – Foix :
a) Fuxéens
b) Focéiens
c) Phocéens

21- Pau :
a) Paliens
b) Palois
c) Palais

22 - Le Puy-en-Vélay :
a) Podatiens
b) Vélipogiens
c) Ponots

23 – Rodez :
a) Rodésiens
b) Ruthénois
c) Rudétiens

24 - Saint-Brieuc :
a) Briochins
b) Brioutins
c) Brégantais

25 – Houilles :
a) Ogaliens
b) Ovillois
c) Ouzillais

Retrouvez le nom des habitants de toutes les communes françaises en cliquant ICI.

 

Solutions :

1c Clodoaldiens (Saint-Cloud), du nom de l'évêque Clodoald, ou Cloud, qui a fondé un monastère à Nogent-sur-Seine, renommé Saint-Cloud en son honneur.

2a Réginaburgiens (Bourg-la-Reine), mot formé à partir du mot latin regina (reine) et de bourg.

3b Lexoviens (Lisieux), du nom latin de la ville, Noviomagus Lexoviorum, c'est-à-dire « le nouveau marché des Lexovii » (peuple gaulois qui habitait la région).

4b Biterrois (Béziers), du nom latin de la ville, Baeterrae, d'étymologie obscure.

5a Bajocasses (Bayeux), de l'ancien nom latin de la ville, Civitas Baiocassium, (vers 400, puis Baiocas vers 410 et Baieus en 1155), du nom du peuple gaulois des Badiocassi.

6c Pontissaliens (Pontarlier), étymologie inexpliquée.

7a Spinassiens (Épinay-sur-Seine), étymologie inexpliquée, le nom latin de la ville étant Ipinacum. NB : les Spinaliens sont les habitants d’Épinal.

8b Spiripontains (Pont-Saint-Esprit), mot formé à partir du mot latin spiritus (esprit), et de pont.

9a Columériens (Coulommiers), formation inexpliquée à partir du nom de la ville, alors que son nom latin était Columbarium (colombier).

10c Balbiniens ou Balbyniens (Bobigny), du nom latin de la ville, Balbiniacum (puis Baubigny et enfin Bobigny), formé à partir du nom de Balbinius, nom d'un général romain qui créa une villa dans l'ancienne forêt de Bondy.

11c Bellifontains (Fontainebleau), formé à partir de la latinisation fantaisiste Fons Bellaqueus (au XVIIe siècle) du nom Fontaine belle eau, lui-même inspiré des formes latinisées Fons Bleaudi, Fons Bliaudi, Fons Blaadi du XIIe et XIIIe siècles, puis Fontem blahaud en 1137.

12c Ébroïciens (Évreux), du nom médiéval de la ville, Ebroïcum, déformation de Eburovices, du nom de la tribu gauloise habitant dans la région.

13c Berruyers (Bourges), du nom des personnes originaires du Berry. La ville de Bourges tire son nom des Bituriges, peuple gaulois habitant la région.

14a Auscitains (Auch) : du nom de la tribu des Ausques (Auscii en latin), qui ont donné leur nom à la ville.

15c Bisontins (Besançon), du nom latin de la ville, Vesontio (cité par Jules César), devenu Vesentionem au Ier siècle avant J.-C., puis Visontione, Besantionem, et enfin Besontio (ou Bisontion), avant de se transformer en Besançon.

16a Cadurciens (Cahors), du nom latin de la ville, Cadurcum, issu de Civitas Cadurcorum, la cité des Cadurques, peuple gaulois de la région. Cadurcum a été déformé en Caurs ou Caortz et enfin Cahors.

17b Castelroussins (Châteauroux), du nom de la ville qui s'est construite autour du "château Raoul" (déformé en Châteauroux), édifié par Raoul le Large au XIe siècle.

18c Cristoliens (Créteil), du nom latin de la ville, Cristoilum (la clairière sur la crête).

19b Sparnaciens (Épernay), du nom latin de la ville, Sparnacum.

20a Fuxéens (Foix), du nom latin de la ville Fuxium ou Castrum fuxiense.

21b Palois (Pau), issu du mot béarnais pal (ou pau), du latin palus (bâton), qui signifie en français « pieu » ou « palissade ». La légende raconte que pour délimiter l'étendue d'un domaine, trois pieux auraient été plantés, ce qui aurait  donné le nom à la ville.

22c Ponots (Le Puy-en-Vélay), du nom latin de la ville, Podium Anicius (mon de la divinité invincible). Les habitants se seraient appelés Aniciens ou Podots, déformé en Ponots par nasalisation.

23b Ruthénois (Rodez), du nom latin de la ville, Civitas rutenorum, la cité des Rutènes (peuple gaulois de la région), devenu Rudénorum, Ruteni (en latin), Rudénos, Rodénos, puis Rodès (en occitan) et enfin Rodez (en français). La lettre h s'explique peut-être par l'influence du nom des Ruthènes, un peuple slave.

24a Briochins (Saint-Brieuc), du nom latin de la ville, Sanctus Briocus (du nom du moine gallois Brioc qui fonda la ville).

25b Ovillois (Houilles), du nom ancien de la ville, Oviles, employé autrefois pour Oves (brebis), Ovillac (petit brebis) ou Ovilla (bergerie). Oviles a fait en vieux français Oeilles, Oveilles, d'où est venu le mot Ouailles, puis Ouilles. Mais d'où vient le h de la forme actuelle, Houilles ?