LE CUL DANS LA LANGUE FRANÇAISE   

 

Le mot cul est un gros mot que personne ne souhaite entendre dans la bouche des enfants, mais que tous les adultes utilisent à toutes les sauces pour exprimer les situations les plus diverses de la vie quotidienne.

Il vient du latin culus, nom masculin qui désigne les fesses, ce qui ne nous étonnera pas. Chez les Romains, ce mot était déjà une grossièreté. Il a pourtant été employé par certains auteurs latins tout à fait honorables tels que Cicéron et Catulle (c’est ce que nous apprend Félix Gaffiot dans son Dictionnaire latin-français, ouvrage de référence de tous les latinistes depuis 1934).

Après avoir planté le décor du point de vue étymologique, intéressons-nous aux différentes acceptions que revêt ce terme dans la langue française et à ses nombreuses utilisations.

DIFFÉRENTES SIGNIFICATIONS DU MOT "CUL" EN FRANÇAIS

1) Le derrière d’un homme ou d’une femme (emploi familier, populaire) : « Au cinéma, Brigitte Bardot a souvent montré son cul ».

synonymes : arrière-train, baba, croupe, croupion, derche, derrière, fesses, fessier, fion, fondement, lune, miches, panier, pétard, popotin, postérieur, séant, train.

2) Le derrière d’un animal, ses fesses, son postérieur (emploi sans valeur triviale) : « Au Salon de l’Agriculture, Jacques Chirac adorait caresser le cul des vaches ».

3) L’anus (vulgaire) : « Il s’est mis un suppositoire dans le cul ». Quand il désigne l’anus, le mot cul a un synonyme populaire : le trou de balle. Nous ne nous étendrons pas davantage sur les connotations sexuelles et homosexuelles relatives à cette acception.

4) L'amour physique, la sexualité, le sexe en général (vulgaire) : « Les relations entre collègues de travail, ça finit souvent par des histoires de cul ».

5) La pornographie (argot) : « Il passe son temps à regarder des films de cul ».

6) Le dessous d’un objet, sur lequel généralement il repose (emploi non vulgaire) : « Le sommelier essuie le cul de la bouteille avant de la présenter aux clients ».

7) L’arrière d’un véhicule (sens figuré) : « Le paysan attache le mulet au cul de la charrette ».

8) Un crétin, un idiot, un imbécile (terme d'injure) : « Quel cul ce mec ! Ce qu'il est cul ! ».

MOTS COMPOSÉS ET EXPRESSIONS PLUS OU MOINS IMAGÉES CONTENANT LE MOT "CUL"

à se taper le cul par terre : très drôle

à un poil de cul : approximativement, à un cheveu près, pas loin

auberge des culs tournés : lit conjugal dont les occupants se boudent.

aussi bien que mon cul : très mal, d’une manière inefficace, voire ridicule, calamiteuse.

avoir des casseroles au cul : être compromis dans une affaire douteuse.

avoir des couilles au cul : être courageux, ne pas avoir peur, oser.

avoir du cul : avoir de la chance

avoir du poil au cul : avoir du courage, de l’audace

avoir la bouche en cul-de-poule : v. cul-de-poule

avoir la gueule dans le cul : être mal réveillé, souvent à cause d’abus d’alcool

avoir la police au cul : être poursuivi par des policiers

avoir la tête dans le cul : être mal réveillé, souvent à cause d’abus d’alcool

avoir le cul bordé de médailles : avoir beaucoup de chance

avoir le cul bordé de nouilles : avoir beaucoup de chance

avoir le cul dans le beurre : avoir beaucoup d'argent, généralement par le privilège de la naissance

avoir le cul entre deux chaises : être tiraillé entre deux situations, deux décisions à prendre

avoir le cul sur la selle : être à cheval

avoir le feu au cul : être très pressé ; avoir de violents désirs ou besoins sexuels

avoir un balai dans le cul : être guindé, rigide, voire hautain ; être mal à l’aise

avoir une plume dans le cul : se dit d’un écrivain peu courageux et aigri

bas-cul (Québec) : homme de petite taille

beau cul belle gueule : parodie de l’expression BCBG

bite à cul : au contact direct ou quasiment direct, spécialement l’un derrière l’autre

bouche en cul-de-poule : v. cul-de-poule

bouquin de cul : magazine érotique, ouvrage pornographique

bronze-cul : personne qui se fait bronzer

cacasse à cul nu : spécialité culinaire des Ardennes

casse-cul : personne qui importune (= casse-pieds)

coller au cul : suivre de très près

comme cul et chemise : intimement liées, inséparables, en parlant de personnes

coup de cul : coup de chance

coûter la peau du cul : coûter très cher

cucul la praline : qui est ridiculement niais, naïf, enfantin

cul-bénit : personne bigote

cul-blanc : oiseau à croupion blanc

cul-brun : papillon blanc avec des poils brun-roux

cul-de-basse-fosse : cachot souterrain

cul-de-bouteille : fond d’une bouteille

cul-de-bus : emplacement publicitaire situé à l’arrière des autobus

cul-de-four : voûte formée par une demi-coupole

cul-de-jatte : personne ayant été amputée des membres postérieurs

cul-de-lampe : vignette en fin de chapitre

cul-de-plomb : personne lourde, personne sédentaire, pantouflarde

cul-de-porc : nœud marin en forme de bouton

cul-de-poule (en) : se dit d’une bouche dont les lèvres sont resserrées et arrondies

cul-de-sac : voie sans issue

cul-doré : = bombyx (insecte)

cul et chemise : se dit de personnes, de choses inséparables, intimement liées

cul noir : race de cochon

cul nu : mendiant ; naturiste, nudiste

cul par-dessus chemise : à l’envers, complètement retourné ou en grand désordre

cul par-dessus tête : à la renverse, à l’envers

cul-rouge : = pic épeiche

cul-rousset : nom d'un oiseau passereau

cul sec : interjection utilisée pour inciter quelqu’un à boire son verre d’alcool d’une traite

cul-terreux : paysan

de mon cul : de piètre valeur

en avoir plein le cul : en avoir marre

en cul-de-sac : = sans issue, en parlant d’une rue, d’un chemin

et mon cul c’est du poulet ? : phrase toute faite exprimant l’incrédulité ou le refus.

et mon cul sur la commode : utilisé par dérision en fin d’énumération dans le sens d’etcetera

faire boutique mon cul : se prostituer (aux Antilles)

faire cul sec : vider son verre d’un seul trait

faux cul : hypocrite

film de cul : film érotique ou porno

fouette-cul : Personne chargée de l'application de discipline corporelle des élèves d’une école

gratte-cul : fruit du rosier ou de l’églantier donnant le poil à gratter

gros-cul : poids lourd (camion)

hôtel du cul tourné : lit conjugal dont les occupants se boudent.

l’avoir dans le cul : être trompé, se faire avoir

lécher le cul à quelqu’un : le flagorner servilement

lèche-cul : personne servile envers ses supérieurs ou ceux qui ont un pouvoir.

le cul sur la selle : à cheval

les doigts dans le cul : très facilement

lève-cul (Québec) : larve du moustique

livre de cul : magazine érotique, ouvrage pornographique

mon cul ! : se dit pour montrer que l’on ne croit pas une affirmation, que l’on n’est pas crédule

montrer son cul : s’enfuir

ne pas se torcher avec le cul de la chemise : faire étalage de sa richesse, être prétentieux

noir comme dans le cul d’une nonne : où il fait très sombre, où il n’y a pas de lumière

opiner du cul : voter par assis et levé (vieilli et ironique)

paille-en-cul : = phaéton (oiseau)

papier-cul : papier de toilettes

parle à mon cul, ma tête est malade : sarcasme exprimant le déplaisir d’être face à un interlocuteur qui n’écoute pas

peigne-cul : individu mesquin, ennuyeux ou grossier

pelle-à-cul : chaise de jardin dont le siège est fait en forme de pelle (désuet)

péter plus haut que son cul : viser trop haut

plan cul : projet d’ébats sexuels dénués de sentiment, la personne partageant ces ébats

poil au cul : locution utilisée comme rime d’un mot se terminant par le son de la voyelle u

pousse-cul : agent subalterne qui aide à mener les gens en prison

puffin cul-noir : oiseau de mer

s’entendre comme cul et chemise : v. cul et chemise

se bouger le cul : ne pas rester inactif

se casser le cul : faire de gros efforts

se faire chauffer le cul (Québec) : aller à la plage, au soleil, ou aller en vacances dans le Sud

se faire pousser au cul : se faire gronder

se fendre le cul en quatre (Québec) : faire d’incroyables efforts pour plaire, pour satisfaire, pour réussir

se forcer le cul (Québec) : faire des efforts

se grouiller le cul (Québec) : passer à l’action, cesser de flâner

se magner le cul : se dépêcher, se presser

se mettre un doigt dans le cul : faire les choses n’importe comment ou de manière fantaisiste

se peler le cul : avoir froid

se sortir les doigts du cul : arrêter de ne rien faire, arrêter d’hésiter et prendre une décision

sur le cul : assis par terre, après une chute ; étonné, surpris

tape-cul : automobile mal suspendue

taper le cul des grenouilles

tire-au-cul : personne paresseuse, fainéante

tirer au cul : travailler le moins possible par fainéantise

tomber sur le cul : être très surpris

torche-cul : écrit méprisable ; livre, journal sans valeur

torcher le cul : (s’)essuyer le derrière pour le nettoyer

touche à ton cul t’auras des verrues : touches pas à ça ! pas touche !

trou du cul : = anus

trou-du-cul : personne peu recommandable et détestable

trouduc : abrév. de trou-du-cul

trouer le cul : stupéfier (« ça me troue le cul ! » : je suis sidéré !)

PROVERBES

- Rage de cul passe mal de dents
- Le cul du berger sentira toujours le thym
(proverbe provençal)
- Qui a le cul pailleux a toujours peur que le feu n’y prenne
- Il ne faut pas compter les œufs dans le cul de la poule = il ne faut pas croire que quelque chose est certain avant que cela n’arrive
- Tout cul tendu mérite son dû = il ne faut pas tendre son postérieur, car les personnes autour pourraient y voir une invitation et agir en conséquence, généralement par une claque ou un coup de pied.

MOTS DÉRIVÉS DU MOT "CUL"

accul, acculement, acculer, basculer, basculeur, cucul, culard, culart, culasse, culbute, culdée, culée, culement, culer, culeron, culier, culière, culot, culotté, culotte, déculer, déculotter, éculer, enculé, enculer, recul, reculer, uc (cul en verlan).

CITATIONS

Sur le plus beau trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul !
Michel de Montaigne

Quoi de plus commun de se croire deux nez au visage, et de se moquer de celui qui se croit deux trous au cul.
Denis Diderot

Le cul des femmes est monotone comme l'esprit des hommes.
Guy de Maupassant

C'est grande pitié quand beauté manque à cul de bonne volonté.
François Rabelais

Vous vous plaignez du cul des femmes qui est monotone. Il y a un remède bien simple, c'est de ne pas vous en servir.
Gustave Flaubert

Traiter un adversaire de trou du cul sans fesses, c'est l'anéantir, en faire un néant de sottise, un zéro.
Jean-Paul Sartre

Quand on s'endort avec le cul qui gratte, on se réveille avec les doigts qui puent.
Coluche

Faites-moi des grimaces dans le dos tant que vous voudrez ; mon cul vous contemple.
Gustave Flaubert

Donnez-moi quarante trous du cul et je vous fais une Académie française.
Georges Clemenceau

Celui-là qui veut péter plus haut qu'il n'a le cul doit d'abord se faire un trou dans le dos.
François Rabelais

Si le mot cul est dans une phrase, le public, fût-elle sublime, n'entendra que ce mot.
Jules Renard

Une femme montre plus promptement son cul que son coeur.
Honoré de Balzac

CHANSONS

Le cul a inspiré de nombreux auteurs, et pas seulement dans le répertoire des salles de garde. Certes, les Frères Jacques avaient interprété, en 1965, la célèbre chanson paillarde La Digue du cul, ce qui devait avoir choqué plus d’un spectateur, mais on ne pouvait pas se contenter de cette reprise. La même année, dans Vénus Callipyge, Georges Brassens chantait de manière très poétique un éloge à cette partie du corps où le « dos perd son nom avec si bonne grâce ». Ce fut ensuite le tour de Pierre Perret, quoi qu’avec beaucoup moins de poésie !, dans deux chansons : Le Cul et Le Cul de Lucette.

En 1977, une jeune chanteuse du nom d’Anne Léonard interprétait sur un ton facétieux une chansonnette intitulée Mon P’tit Q qui, bien que pleine de fraîcheur et de bonne humeur, ne fut pas un succès impérissable. Quelques décennies plus tôt, en 1937, la chanteuse de variétés Jeanne Aubert avait déjà osé prononcer le mot tabou en expliquant qu’elle prenait le frais « le Cul sur la commode », ce qui pour l’époque était plutôt… culotté !

LA DIGUE DU CUL
(les Frères Jacques - 1965)

En revenant de Nantes,
En revenant de Nantes

De Nantes à Montaigu, la digue, la digue,
De Nantes à Montaigu, la digue du cul

Je rencontre une belle,
Qui dormait le cul nu

Je bande mon arbalète,
Et j'la lui fous dans l' cul

La belle se réveille,
Et dit j'ai l' diable au cul

Mais non ce n'est pas le diable,
C'est mon beau dard poilu

Qui bande et se décharge,
Et qui t'en fout plein l' cul

Si ce n'est pas le diable,
Refous-le moi dans l'cul…

Qu'il entre et qu'il y reste,
Et qu'il n'en sorte plus…

 

VÉNUS CALLIPYGE
(Georges Brassens - 1965)

Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant
N'enlève à vos attraits ce volume étonnant
Au temps où les faux culs sont la majorité
Gloire à celui qui dit toute la vérité

Votre dos perd son nom avec si bonne grâce
Qu'on ne peut s'empêcher de lui donner raison
Que ne suis-je, madame, un poète de race
Pour dire à sa louange un immortel blason

En le voyant passer, j'en eus la chair de poule
Enfin, je vins au monde et, depuis, je lui voue
Un culte véritable et, quand je perds aux boules
En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous

Pour obtenir, madame, un galbe de cet ordre
Vous devez torturer les gens de votre entour
Donner aux couturiers bien du fil à retordre
Et vous devez crever votre dame d'atour

C'est le duc de Bordeaux qui s'en va, tête basse
Car il ressemble au mien comme deux gouttes d'eau
S'il ressemblait au vôtre, on dirait, quand il passe
"C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux!"

Ne faites aucun cas des jaloux qui professent
Que vous avez placé votre orgueil un peu bas
Que vous présumez trop, en somme de vos fesses
Et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas

Laissez-les raconter qu'en sortant de calèche
La brise a fait voler votre robe et qu'on vit
Écrite dans un cœur transpercé d'une flèche
Cette expression triviale, "À Julot pour la vie"

Laissez-les dire encor qu'à la cour d'Angleterre
Faisant la révérence aux souverains anglois
Vous êtes, patatras ! tombée assise à terre
La loi d' la pesanteur est dure, mais c'est la loi

Nul ne peut aujourd'hui trépasser sans voir Naples
À l'assaut des chefs-d'œuvre ils veulent tous courir
Mes ambitions à moi sont bien plus raisonnables
Voir votre académie, madame, et puis mourir

Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant
N'enlève à vos attraits ce volume étonnant
Au temps où les faux culs sont la majorité
Gloire à celui qui dit toute la vérité.

 

LE CUL
(Pierre Perret - année ?)

Dans ma vie j'ai connu
Des aimables et des tordus
Des belles filles des garçons sans la moidre inhibition
Et ma foi tous étaient convaincus
Qu' la seule chose qui comptait c'est le cul

A c' propos j'ai connu Marguerite
La plus douée des massacreuses de bites
À seize ans elle jouaissait même plus
Elle disait qu' c'était du temps perdu
Angora c'est l' sobriquet d'Odile
Elle est touffue comme le bois d' Chaville
Sa rosett' quand e' m' l'accroche au cœur
Aussitôt ma pine prend l'ascenseur

Refrain :
Ah le cul le cul cul cul cul cul
Qu'il soit couvert ou bien nu
Qu'il soit épilé ou barbu
Les timorés sont tous vaincus

Il y a Elvire qui ne manqu' pas d' panache
Quand elle vous tire su' l' cigare à moustache
La dent creuse de la mamie Charlotte
Vous met vite les pruneaux en compote
Y a Denise qui est mieux à poil qu'en ch' mise
Artémis qui est plus pute que soumise
Bite au cul c'est le surnom d' Solange
Son slogan amène-toi qu'on s' mélange

au refrain

Claire a fait pour le concours Lépine
Des lunett's qui font grossir les pines
Pour sortir la p'tit’ bite à Diego
Elle prenait sa pince à escargot
Spaghetti c'est le surnom d' Modeste
Le malheureux n'enfile plus qu' sa veste
Le seul coup qu'il puisse encor tirer
C'est quand sa femme a enl'vé son collie

au refrain

Au couvent la carmélite Huguette
Qui est surnommée ta terreur des braguettes
Dit qu'Alfred a toujours la queue raide
Et dit qu' Léon a d' l'air dans les roustons
Le curé dit qu' la sœur Marie-Luce
Ne vous laiss' plus que l'os quand elle vous suce
Il murmure que l' sacristain Henri
Et l'abbé se brout'nt le canari

au refrain

Si Caïn s'agenouille devant l' vicaire
C'est pour qu'Abel lui astiqu’ le pont-arrière
Anaïs vide les accus de Gus
Pendant qu' l'autre lui chatouille l'hibiscus
Y a Esther qui les pompe et les crève
Qui pour l'hiver met d' la bite en conserve
La championne qui est la plus Rock N'Roll
C'est Nicole qui attrape les pines au vo

au refrain

C'est un cul qui nous a mis au monde
C'est par not' cul que la terre est féconde
Pour ses yeux que j'ai suivi Georgette
Pour son cul que j'ai perdu la tête
Mes belles dents j' les dois à Béatrice
Car c'est son cul mon meilleur dentifrice
Ma grand-mère qui s'astiquait l' baba
Disait l' cul c'est l' roi des Pays Ba

au refrain

LE CUL DE LUCETTE
(Pierre Perret - 1972 )

Quelquefois je me glace
J'aime mieux remettre les choses en place
Et j'en veux à ces gens
Qui s'expriment comme des glands
Vous messieurs dans la rue
Quand vous matez un beau cul
Vous murmurez bon sang de bois
Quel beau derrière elle a

Dieu que ce langage-là me blesse
Parler ainsi d'une belle paire de fesses
Laissez-moi glorifier sans façons
De nos dames ce noble tronçon
Y a d'abord le cul rond
Le cul qui se fait pas de mouron
Très à l'aise dans la mouise
Autant que chez la marquise
Y a le cul bas le misérable
Celui qui fait des trous dans le sable
Et y a le cul rebondi
Qui marque toujours midi

Mon préféré c'est celui de Lucette
Son merveilleux p'tit cul en trompette
C'est la mappemonde du bonheur
C'est vraiment lui le cul de mon cœur
Y a le cul un peu teigne
Qui aurait besoin d'un coup de peigne
Pis y a le cul de Renée
Qui souhaite la bonne année
Y a le cul prolétaire
Faut être deux pour le faire taire
Et le cul aristo
Qui dit jamais de gros mots

Mon préféré c'est celui de Lucette
Le seul qui ait des senteurs de violette
Quand je le vois pas d'une semaine je pleure
C'est vraiment lui le cul de mon cœur
Y a le cul de Florence
Qui dit toujours ce qu'il pense
Et y a le cul de Maguy
Celui qui est fermé le mardi
Quand il pleut celui qui frise
C'est le gentil cul de Maryse
Qui résonne comme un tambour
Et gagne tous les concours

Mon préféré c'est celui de Lucette
Le seul qui se monte jamais la tête
Qui sait être là dans le malheur
C'est vraiment lui le cul de mon cœur
Y a les culs à moustache
Les coiffeurs se les arrachent
Et les culs les plus cotés
Ceux qui ont la raie de côté
Les culottés les cupides
Y a les culs qui prennent le bide
Les culs fanés de jadis
En forme de fleur de lys

Mon préféré c'est celui de Lucette
C'est le paradis en chemisette
C'est un cul classé de grand seigneur
C'est vraiment lui le cul de mon cœur
J'ai couru j'ai bien vécu
J'ai vu des milliers de culs
Mais y a que le cul brésilien
Dont l'arôme se retient
J'ai vu les culs des moukères
Qui ont besoin d'une moustiquaire
J'ai vu le cul d'Ashi Moto
Celui qui prend des photos

Mais je préfère quand même celui de Lucette
Ne le frôlez pas de vos fourchettes
Vous les taste-fesses amateurs
C'est vraiment lui le cul de mon cœur

 

MON P'TIT Q
(Anne Léonard 1977)

Dam, dam, c’est pas les miches à Bardot
Dam, dam, il est bien plus rigolo
Dam, dam, il est ni laid, ni trop gros
Moi je ne prends jamais plus d’une place dans l’ métro

Mon Q, il mûrit pas qu’en automne
Faudrait pas l’ confondre avec une pomme
Mon Q, c’est l’obsession d’Hamilton
Mais c’est encore bien plus l’obsession d’ mon p’tit bonhomme

Mon p’tit Q me désespère
Quand y ressemble à celui d’ ma mère
J’ fais ma gym, j’ le mets en l’air
Mais c’est pas ce qu’il préfère

Mon Q, son père c’est pas saint Joseph
Tout nu, c’est pas celui d’ Polnareff
Mon Q n’a pas besoin d’un cache-nez
Car c’est le seul endroit qu’est pas près d’ s’enrhumer

Mon Q, c’est sûrement pas du dindon
Tout nu, c’est une pièce de collection
Mon Q n’a pas l’ planning du Carlton
Mais c’est pas non plus les remparts de Carcassonne

Mon p’tit Q s’ met en colère
Quand il s’ casse la figure par terre
Il rougit, il est pas fier
J’ vous dis qu’ c’est pas c’ qu’il préfère

Mon Q, c’est pas l’ clavier d’un piano
Tout nu, il est bien plus rigolo
Mon Q, c’est pas le dos d’un chameau
Mais c’est pas non plus une montagne à escargots

 Mon Q, il mûrit pas qu’en automne
Faudrait pas l’ confondre avec une pomme
Mon Q, c’est l’obsession d’Hamilton
Mais c’est encore bien plus l’obsession d’ mon p’tit bonhomme.

 

MON CUL SUR LA COMMODE
(Jeanne Aubert 1937)

Certains se collent des pagnes
L'été pour prendre des bains,
D'autres vont à la montagne
Avec des tas d' bambins
Pour s'offrir des bains d' siège
D'autres vont se faire blanchir
Le derrière dans la neige
Histoire de s' rafraîchir

Pour éviter les frais,
Tout en suivant la mode,
Chez moi je prends le frais,
Le cul sur la commode
Pour éviter les frais,
Tout en suivant la mode,
Chez moi je prends le frais,
Le cul sur la commode (bis)

Les ceusses qui s'enquiquinent
Le soir après l' dîner
Se payent une mezzanine
Et s'en vont au ciné
Toute la soirée ils restent
Assis à digérer
Des navets indigestes
En salle réfrigérée

 Pour tenter la fortune
Des gens ivres d'orgueil
S'en vont risquer leurs thunes
Chaque dimanche à Auteuil
Dans des cars ils s'entassent
Écrasés à demi
Puis ayant bu la tasse
Radinent sans un radin

Couplet patriotique :

Ma commode est française
C'est du "moderne ancien"
Les tiroirs sont Louis XVI
Les pieds républicains
Elle fit les barricades
Elle ne tient plus très bien
Mais bien qu'elle soit malade
Elle m'est sacrée j'y tiens

Et si un jour on vient
M' la prendre, comme c'est la mode,
Je défendrai mon bien
Le cul sur la commode
Et si un jour on vient
M' la prendre, comme c'est la mode,
Je défendrai mon bien
Le cul sur la commode (bis)